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Chimérisme

États-Unis : l’ADN d’un homme partiellement remplacé par celui de son donneur

Par Mégane Fleury

Chris Long a reçu une greffe de moelle osseuse pour soigner sa leucémie. Quatre ans plus tard, des analyses montrent que son ADN a été remplacé par celui de son donneur dans certaines parties de son corps. 

raspirator/istock

C’est une découverte inattendue : un Américain a appris qu’une partie de son ADN avait été remplacée par celui de son donneur de moelle osseuse. Plusieurs années après avoir reçu la greffe, il a découvert que l’ADN de son donneur était présent dans certaines parties de son corps, dont ses lèvres et ses joues. Son histoire est racontée par le New York Times. 

L’ADN du donneur retrouvé d’abord dans le sang 

Trois mois après son opération, Chris Long constate que l’ADN présent dans son sang a été remplacé par celui du donneur. Cela n’est pas surprenant avec ce genre de procédures. Quatre ans après, une collègue lui suggère de refaire des tests sanguins. Les médecins ont constaté que d’autres parties du corps étaient concernées dont ses joues, sa langue et ses lèvres et même son sperme. Dans le New York Times, Chris Long confie : “je me suis dit que c’était assez incroyable que je puisse disparaître pour laisser place à quelqu’un d’autre”. En l’occurence, son ADN correspond à celui d’un jeune Allemand. 

Un cas qui intéresse la police 

Chris Long est un cas de chimérisme : le terme désigne les personnes porteuses de deux séries d’ADN. Sa situation intéresse la communauté scientifique et il a même été l’objet d’une conférence en septembre dernier. Ce qui lui arrive pose des questions pour la science mais aussi pour la police. Lors d’une enquête, l’ADN est l’un des outils principaux des forces de l’ordre : que se passe-t-il si la personne a subi une greffe ? Quel ADN est le “bon” ? Le New York Times a découvert plusieurs affaires où une greffe de moelle épinière avait induit la police en erreur. En 2004, en Alaska, la police trouve une séquence ADN sur une scène de crime, elle correspond à un homme emprisonné à l'époque des faits. Les investigations montreront qu'il avait précédemment reçu une greffe de moelle osseuse de son frère. C'est ce dernier qui a été condamné. 

Quelle ADN pour sa descendance ? 

Si l’ADN du donneur a remplacé celui du receveur dans son sperme, les scientifiques s’interrogent sur l’ADN de la descendance. Pour certains chercheurs, il est évident que ce serait l’ADN du patient qui serait transmis aux enfants. Comme Chris Long a précédemment subi une vasectomie, son cas ne permettra de donner de réponse à la science.