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Bulletin épidémiologique

Cancers, maladies cardiovasculaires...de quoi meurent les Français?

Par Raphaëlle de Tappie

En France, le taux de mortalité continue de diminuer depuis les années 2000. Les Français meurent moins du sida, de suicides, d'accidents de la route ou même de maladies cardiovasculaires. En revanche, le cancer du poumon tue plus de femmes qu'avant. 

Sudok1/iStock

En France, le taux de mortalité toutes causes confondues a continué à diminuer depuis les années 2000. Tel est le principal résultat du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France publié ce mardi 12 novembre. Dans le détail, les Français meurent moins du sida, de suicides, d’accidents de la route et de maladies cardiovasculaires. En revanche, la mortalité a fortement augmenté en ce qui concerne le cancer du poumon chez les femmes et de façon plus modérée pour les cancers du pancréas et du cerveau chez les deux sexes. “Ces résultats généraux mettent en évidence les réussites et les lacunes” en matière de prévention et de soins, déclarent les auteurs de cette analyse des tendances entre les périodes 2000-2007 et 2008-2016.  

Le cancer, première cause de mortalité en France 

Si le risque de mourir d’un cancer diminue, le nombre de personnes atteintes augmente, sans doute en raison du vieillissement de la population. Ainsi, depuis 2004, le cancer est devenu la première cause de mortalité en France pour les deux sexes, devant les maladies cardiovasculaires. En 2016, sur 579 000 décès enregistrés, les décès par tumeur dominent à 29% suivis de près par les morts par maladies cardiovasculaires (24,2%). Globalement, les hommes sont bien plus touchés par les décès prématurés (avant 65 ans) que les femmes (22,6 % contre 11,3 %). 

Plus de cancers du poumon chez les femmes

La mortalité a “fortement augmenté pour le cancer du poumon chez les femmes”, note le rapport. “La progression de la mortalité par cancer du poumon chez les femmes traduit de manière retardée l’épidémie de tabagisme chez les femmes qui a débuté dans les années 60”, est-il précisé. 

Plus de cancer du pancréas et du cerveau chez les deux sexes

La mortalité du cancer du pancréas a augmenté pour les deux sexes sur la période de 16 ans observée tandis que l’augmentation de celle liée au cancer du cerveau a été observée entre 2008 et 2016, dans “un contexte d’essor des technologies liées aux radiofréquences”. Des recherches sont donc nécessaires pour essayer de comprendre pourquoi.

Moins de décès dus à des maladies cardiovasculaires

Grâce au développement des techniques de cardiologies interventionnelle dans les infarctus et au développement d’unités neurovasculaires spécialisées pour prendre en charge les AVC, les taux de mortalité liés aux maladies cardiovasculaires ont diminué d’un quart ces dernières années. “En 2016, 140 424 personnes sont décédées de maladies cardiovasculaires soit 24,2% des décès. Les cardiopathies ischémiques représentaient 23,1% de ces décès et les maladies cérébrovasculaires 22,2%. L’écart de taux standardisé entre hommes et femmes était peu marqué pour les maladies cérébrovasculaires contrairement aux cardiopathies ischémiques (taux de 73,4 pour les hommes et 27,9 pour les femmes)”, notent les auteurs du rapport.

Moins de décès dus au sida 

Après une première baisse observée dans les années 1990, la mortalité liée au VIH a continué à diminuer ces 16 dernières années grâce au progrès de la prévention et surtout des traitements. Pour les hommes, les chercheurs ont observé une baisse des décès liés au sida de 5,9% sur la période 2000-2007 et de 7,4% entre 2008 et 2016. Chez les femmes, c’est surtout entre 2000 et 2007 que les chiffres ont diminué (-8,1%). En tout, en 2016, 300 personnes sont mortes du sida en France contre 4 800 en 1994. 

Moins de suicides 

Près de 8 500 décès par suicide ont été comptabilisés en 2016 contre 11 400 dix ans plus tôt. Dans le détail, “les trois quarts des décès par suicide (6 450) étaient observés chez les hommes (taux de 22,0 contre 5,9 pour les femmes)”, est-il écrit.

Moins de morts de la route

Nous sommes passés d’environ 8000 morts en 2000 à 3000 en 2016. Ceci, principalement grâce à la mise en place des radars automatiques “et probablement à l’amélioration de la qualité des véhicules, en termes de sécurité et de solidité”.

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