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Pourquoi la progression de l'espérance de vie ralentit en France

Par Raphaëlle de Tappie

Tabagisme, alcool, malbouffe et pollution atmosphérique sont autant de leviers sur lesquels nous pourrions jouer pour enrayer le ralentissement de la progression de l'espérance de vie. Car selon un rapport de l'OCDE paru ce jeudi, si la France est aujourd'hui en dixième place des pays on l'on vit le plus longtemps, les perspectives ne sont guerre optimistes. 

SvetaZi/iStock

82,6 ans. Telle est la moyenne de l’espérance de vie en France, selon le Panorama de la Santé publié ce jeudi 7 novembre par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Si nous arrivons en dixième place des pays où l’on vit le plus longtemps, la progression de l’espérance de vie ralentit depuis 2011. Les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Allemagne sont également victimes de ce phénomène. Pourquoi Docteur fait le point sur les quatre leviers sur lequel nous pourrions agir pour inverser la tendance.

Le tabagisme

D’après l’OMS, 7 millions de personnes décèdent chaque année après avoir trop fumé. Si le pourcentage de fumeurs quotidiens est passé de 23 % en 2007 à 18 % en 2017, c’est encore trop. En France, selon les chiffres du rapport, un adulte sur quatre fume tous les jours (les hommes davantage que les femmes, 28% contre 23%). C'est le quatrième taux le plus élevé des pays de l’OCDE (sept points au-dessus de la moyenne). Cette consommation élevée de tabac entraîne 21 000 décès du cancer du poumon par an et des dizaines de milliers d’autres liés aux maladies cardiovasculaires et respiratoires. Cependant, les données de l’OCDE datent de 2017 et n’ont pas encore pris compte de l'influence des mesures prises par le ministère de la Santé, telles que la hausse du prix du paquet de cigarettes. Rappelons que d’après le Baromètre santé publique France paru en mai, la France aurait gagné 1,6 million de fumeurs en moins en à peine deux ans. 

L’alcool

En Europe, c'est la Lituanie qui affiche la plus grande consommation d’alcool avec 12,3 litres par habitants. La France arrive quant à elle en troisième position des plus gros consommateurs d’alcool au sein de l’OCDE avec une moyenne de 11,7 litres, soit 30 % de plus que la moyenne des pays étudiés. Or, “l’alcool est une cause majeure de décès et d’incapacité”, rappelle le rapport. En effet, il serait responsable de 8 000 décès prématurés par an dans le pays. Tout comme pour le tabac, les hommes ont tendance à plus boire que les femmes (5,3 % de buveurs dépendant chez les hommes contre 1,5 % chez les femmes). 

La malbouffe

D’après ce rapport, 55,6 % de la population de l’OCDE est en surpoids (IMC supérieur ou égal à 25) et une personne sur quatre est obèse (IMC supérieur ou égal à 30). En moyenne, ce phénomène serait responsable de 70 % de tous les coûts de traitement de diabète, de 23 % de ceux des maladies cardiovasculaires et de 9 % de ceux des cancers dans les 36 pays membres. D’ici 2050, 92 millions de décès prématurés liés à l’obésité devraient y survenir, s’inquiète le rapport.

Selon les experts, dans les trente prochaines années (2020-2050), la réduction de l'espérance de vie liée au surpoids touchera plus fortement le Mexique (4,2 années perdues). Arrivent ensuite la Russie et la Pologne (3,9 années) suivies des Etats-Unis (3,7). Avec 49% de la population en surpoids et une prévision de 2,3 années d’espérance de vie de perdue, la France se trouve en-dessous de la moyenne de près de trois ans prévue pour l'Union européenne (2,9) et l'OCDE (2,7).

La pollution atmosphérique 

“La pollution atmosphérique n’est pas seulement une grave menace pour l’environnement ; elle nuit aussi à la santé. Selon des projections de l’OCDE, la pollution de l’air extérieur pourrait entraîner de 6 à 9 millions de décès prématurés par an, à l’échelle mondiale, d’ici à 2060”, explique le rapport de l’OCDE qui rappelle toutefois que “le tabagisme, la consommation d’alcool et l’obésité sont les trois facteurs de risque majeur pour les maladies non transmissibles.”

Avec 25,2 décès dus à la pollution pour 100 000 habitants, la France se situe heureusement en-dessous de la moyenne de l’OCDE (39,6). Les pays les plus touchés par ce phénomène sont la Lettonie, la Hongrie et la Lituanie. De l'autre côté du spectre, la Nouvelle-Zélande et le Canada, particulièrement épargnés.