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Bonne nouvelle

Maladie de Lyme : des chercheurs vont plancher sur un vaccin

Par Charlotte Arce

Des experts scientifiques, du gouvernement et de l'industrie se sont réunis cette semaine dans l’État de New York, aux États-Unis, pour définir une stratégie d’éradication de la maladie de Lyme. À la clé : un possible vaccin capable à la fois de cibler la bactérie et de prévenir son développement dans l’organisme.

cotuvokne/iStock

Maladie vectorielle infectieuse, transmise par la morsure d’une tique, qui délivre dans son hôte la bactérie Borellia, la maladie de Lyme est restée longtemps mal connue et donc sous-diagnostiquée. Les travaux menés ces dernières années ont montré que l’infection peut apparaître dans les 30 jours après la piqûre, d’abord sous forme d’une plaque rouge et ronde qui s’étend en cercle (érythème migrant) à partir de la zone de piqûre. La lésion de la peau peut s'accompagner de douleurs musculaires et articulaires, ou encore de fièvre. Avec un traitement précoce, elle disparaît en quelques semaines à quelques mois mais peut, si elle n’est pas traitée, mener à des troubles neurologiques et à des paralysies faciales.

Mais malgré ce regain d’attention de la part du grand public et de la communauté scientifique, la maladie de Lyme reste encore aujourd’hui dépourvue de vaccin pour prévenir son développement chez l’humain en cas de morsure de tique infectée.

Le développement d’une vaccination hybride

Ce sera peut-être bientôt chose faite. Dans un article publié cette semaine dans la revue Clinical Infectious Diseases, nous apprenons que des experts du gouvernement américain, de l’industrie pharmaceutique et du milieu universitaire se sont récemment réunis pour développer une stratégie commune contre la maladie de Lyme qui pourrait déboucher à terme sur la mise au point d’un vaccin.

"Des contre-mesures telles que des vaccins sont nécessaires pour endiguer le nombre croissant de cas par an", explique le Dr Steven Schutzer, auteur principal du document et médecin-scientifique de la Rutgers New Jersey Medical School. "C'est extrêmement important parce qu'on peut attraper la maladie de Lyme plus d'une fois." En effet, ceux qui ont été diagnostiqués et traités avec succès peuvent être réinfectés s'ils sont à nouveau piqués.

Le but de cette réunion était principalement, écrit l’article, d’identifier de nouvelles stratégies capables de contrer l’infection par la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Par exemple, la mise au point d’une technique "de vaccination hybride ciblant à la fois la bactérie incriminée et son porteur de tiques pour prévenir la maladie de Lyme", détaille le Dr Maria Gomes-Solecki, auteure principale de l'article et chercheuse à l'Université du Tennessee.

Des tests déjà approuvés par la FDA

Les implications sociétales de ce nouveau vaccin ont aussi été abordées. Considérant que "la vaccination contre la maladie de Lyme relève d’un choix personnel", les auteurs affirment que "le concept de l'immunisation personnelle contre une maladie non contagieuse par opposition à la vaccination généralisée pour prévenir la propagation d'une infection contagieuse devrait faire partie de l'éducation et des discussions publiques".

Selon le Dr Rebecca Leshan, directrice exécutive du Banbury Center, la Food and Drug Administration, qui est chargée d’autorisée la commercialisation de médicaments sur le sol américain, a déjà autorisé un certain nombre de tests qui pourraient déboucher sur la mise au point d’un vaccin.