ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les USA frappés par une flambée d'overdoses aux antidouleurs

Alerte des CDC

Les USA frappés par une flambée d'overdoses aux antidouleurs

Par Melanie Gomez

La mortalité induite par un usage abusif des analgésiques opiacés sur ordonnance  a augmenté de plus de 400 % chez les femmes depuis 1999 et 265 % chez les hommes. Rien n'arrête cette flambée.

SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) des Etats-Unis lancent ce message d’alerte depuis plusieurs années. Les overdoses médicamenteuses de traitements contre la douleur et de substitutions aux opiacés ne cessent de progresser de façon conséquente et notamment parmi les femmes. Bien que les hommes demeurent les premières victimes de cette « épidémie galopante », entre 1999 et 2010, les CDC recensent près de 48.000 femmes décédées suite à l’utilisation abusive d’antidouleurs sur prescription.
Afin de sensibiliser à la fois la population ainsi que les prescripteurs de ces traitements qui semblent sous-estimer ce problème de santé publique, les CDC n’ont pas hésité à publier début juillet des chiffres extrêmement préoccupants. Chaque jour aux Etats Unis, les surdoses d'analgésique opiacés sur ordonnance causent le décès de 18 femmes, soit plus de 6.600 morts pour la seule année 2010. Plus inquiètant encore pour les autorités américaines, ce phénomène se développe sans que rien ne puisse l’arrêter. Malgré les messages sanitaires publiés régulièrement, cette surmortalité évitable a augmenté de plus de 400% chez les femmes depuis 1999, contre 265% chez les hommes. 

 

Les femmes souffrent plus de douleurs chroniques

Cette vulnérabilité des femmes face à ce type de médicament s'explique notamment par le fait qu'elles sont plus susceptibles de souffrir de douleurs chroniques que les hommes. Ces médicaments sont conc  prescrits à forte de doses et sur une durée plus longues.  Les patientes deviennent souvent dépendantes aux analgésiques et plus rapidement. Dernière hypothèse des CDC, elles  auraient plus tendance à passer de médecin en médecin afin d’obtenir de nouvelles ordonnances, évitant ainsi d’éveiller les soupçons de ces derniers. 

 

Mieux les repérer pour endiguer ce fléau sanitaire

Pour les spécialistes américains, cette augmentation est étroitement liée à l'augmentation de la prescription de ces analgésiques très puissants, dérivés de la morphine, au cours de la dernière décennie. Mais il est encore temps d’agir.
Les prescripteurs peuvent et doivent contribuer à améliorer la façon dont ces analgésiques sont prescrits aux USA.  Les professionnels de santé américains sont donc encouragés à continuer à prendre en charge correctement la douleur, tout en repérant mieux, notamment le profil des femmes les plus à risque. D’après le dernier bilan des CDC, les femmes âgées de 45 à 54 ans, les blanches et les « Indiennes » d’Amérique sont celles qui présentent le risque le plus élevé de mourir d’un tel mésusage.
De plus, ils précisent que les femmes entre 25 et 54 ans sont plus susceptibles que les autres d’être admises aux urgences pour motif d’un mauvais usage d’antidouleur. Enfin, ils rappellent également que les analgésiques sont responsables d’1 suicide sur 10 chez les femmes. Les experts appellent enfin les médecins à une prescription plus responsable des analgésiques opioïdes. D’autant que pour ce type d’antidouleur puissant, les indications ne sont pas claires, en dehors de la douleur du cancer.  


La France n’est pas concernée

Selon les spécialistes français, ce terrible constat n’est pas transposable dans l’Hexagone, où une étude cumulant les overdoses par héroïne, traitements de substitutions aux opiacés et médicaments contre la douleur faisait état de 376 décès. En outre, il n’y aurait pas de mésusage chez nous concernant le type d’analgésique les plus mis en cause par les CDC : Oxycontin®, Percocet® et Vicodin®. A noter que l’Organisation mondiale de la santé classe ces traitements dans la même famille que les stupéfiants, dans les analgésiques de niveau 3.

 

 

Consultez notre ouvrage vidéo numérique,

seule une création de compte est requise pour y accéder.