ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > La maladie de Parkinson touche différemment les hommes et les femmes

Maladies neurodégénératives

La maladie de Parkinson touche différemment les hommes et les femmes

Par Mégane Fleury

Les hommes et les femmes atteints de la maladie de Parkinson ne souffrent pas des mêmes symptômes. Cela pourrait être lié aux hormones. 

Chinnapong/istock

Les hommes sont 1,5 fois plus touchés que les femmes par la maladie de Parkinson, mais la progression de la maladie est plus rapide pour ces dernières. Les symptômes ressentis ne sont également pas les mêmes en fonction du sexe. Des chercheurs publient, dans Journal of Parkinson’s Disease, un condensé de toutes les données accumulées sur les différences de sexe dans la maladie de Parkinson. Ils émettent également quelques hypothèses pour expliquer ce phénomène. 

Des différences dans les symptômes moteurs et non-moteurs

"Cela devient évident que la maladie de Parkinson est différente entre les hommes et les femmes", explique l’auteur principal de la recherche, Fabio Blandini. Avec son équipe, ils ont constaté que les symptômes moteurs sont plus tardifs chez la femme. Les tremblements sont souvent le premier signe de la maladie pour elles, ainsi que les chutes fréquentes. Chez l’homme, la maladie s’exprime principalement à travers les troubles cognitifs et des problèmes posturaux. 

Une recherche réalisée avec 950 patients conclut que les symptômes non-moteurs sont plus courants et plus sévères chez la femme : fatigue, dépression, syndrome des jambes sans-repos, constipation, perte du goût et/ou de l’odorat, ect. Lorsque la maladie est associée à la démence, cela a un impact plus fort sur l’espérance de vie des femmes, en comparaison à celle des hommes. 

Le rôle des hormones 

D’après les chercheurs, ces différences pourraient être lié aux mécanismes différents de la maladie chez l’homme et la femme. Cela pourrait être notamment lié aux oestrogènes, qui protégeraient en quelque sorte de la maladie. Ils ont parvenus à cette conclusion en constatant des incidences équivalentes de Parkinson chez la femme ménopausée et chez l’homme. "Comme les oestrogènes ont des propriétés anti-inflammatoires, explique Silvia Cerri, co-auteure de l’étude, leurs actions pourraient être la cause partielle des différences de risque et de symptômes liées au sexe."

Une hausse du nombre de cas d’ici à 2030

La maladie de Parkinson touche généralement les personnes âgées. Elle concerne environ 1% des plus de 65 ans, pour un total d’environ 120 000 malades en France. D’après Santé Publique France, la maladie devrait toucher de plus en plus de personnes dans les années à venir : les projections estiment qu’une personne sur 120, âgée de plus de 45 ans, pourrait être atteinte en 2030, soit une augmentation de 56% du nombre de cas.