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Réquisitoire

E-cigarette : l'Ordre dénonce les ventes illégales en pharmacie

Par Bruno Martrette

1 pharmacien sur 3 vendrait des cigarettes électroniques en toute illégalité. L'Ordre dénonce ce commerce et rappelle que l'officine n'est pas un   « bazar ».

DUCROT BENOIT/SIPA

Les pharmaciens rappelés à l'ordre ! Dans son numéro du mois de juin, l'Ordre national des pharmaciens rappelle que l'officine n'est pas un « bazar ». Autrement dit, il reproche à certains pharmaciens de vendre des produits qui n'ont rien à faire sur leurs étagères. L'exemple le plus emblématique est celui de la cigarette électronique.

 

En effet, malgré les avertissements répétés de l'Agence de sécurité du médicament (Ansm), 36 % des pharmacies continuent à vendre des e-cigarettes. Dans son rapport sur le sujet remis fin mai à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le Pr Bertrand Dautzenberg rappellait qu'une enquête conduite en 2012 avait permis d'établir que 33 % des officines proposent encore aujourd'hui au moins une marque  de e-cigarette et 3% deux marques. Cela en toute illégalité car l'article L5125-24 du Code de la santé publique qui fixe la liste des produits pouvant être vendus en pharmacie ne comprend pas ce produit.

 

Mais, le « bazar » des pharmacies ne s'arrête pas là ! Les bijoux parés de vertus prétendument thérapeutiques envahissent également les rayons. Et là encore l'Ordre des pharmaciens voit rouge. Outre le fait qu'aucune preuve scientifique n'est jamais venue étayer ces allégations, certaines études ont confirmé le risque d'étranglement et d'étouffement lié au port de ces bijoux par les tous petits, s'inquiète-t-il.

Un dernier dispositif est dans le viseur de l'Ordre, les dispositifs auditifs. L'instance reconnaît, qu'en la matière, le statut de certains appareils correctifs de l'audition peut prêter à confusion.

Dan son article, l'Ordre interpelle les pharmaciens qui « semblent avoir oublié leur mission de service public (...) et jettent le discrédit sur toute la profession ». Et rappelle que des sanctions sont envisageables pour ces pharmaciens hors-la-loi. Avec une gamme allant de l'avertisement ou du  blâme, jusqu'à l'interdiction temporaire ou définitive d'exercer.