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Troubles alimentaires

Lutte contre l’obésité et la boulimie : comprendre les premières émotions de la vie

Par Johanna Hébert

L’obésité chronique et les crises de boulimie régulières peuvent être expliquées par certaines expériences vécues tôt dans la vie. C’est ce que suggère une étude, publiée dans la revue Heliyon.

Vadym Petrochenko / istock

Les expériences de l’enfance peuvent avoir de nombreuses conséquences dans le futur. La boulimie, voire l’obésité en feraient partie, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Heliyon.

"Bien que les causes biologiques et environnementales de l’obésité soient bien connues, les déterminants psychologiques susceptibles d’indiquer des prédispositions chroniques sont moins clairs", explique Barbara Basile, auteure principale de l’étude et membre de l’école de psychothérapie cognitive à Rome, en Italie.

Ainsi, les troubles alimentaires associés au surpoids et à l’obésité seraient intrinsèquement liés à la personnalité du patient. De plus, les interventions pour perdre du poids, comme la chirurgie ou la thérapie cognitivo-comportementale, pourraient se révéler insuffisantes afin de garantir des effets positifs à long terme.

Des fragilités psychologiques chez les personnes en surpoids ou obèses

Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont suivi la thérapie des schémas (ou "schémathérapie") pour mieux comprendre le fonctionnement émotionnel et psychologique des participants. La thérapie des schémas, développée par le psychologue américain Jeffrey Young dans les années quatre-vingt-dix, est utilisée dans le traitement des troubles de la personnalité.

Lors de la petite enfance et de l’adolescence, nous avons des besoins émotionnels fondamentaux: amour, sécurité, acceptation, autonomie, établissement des limites, etc. Parfois, si ces besoins ne sont pas satisfaits, cela peut avoir des conséquences psychologiques dans le futur.

75 personnes "normales", en surpoids et obèses ont participé à l’étude. Les adultes en surpoids et obèses présentaient le plus de "manques".

La boulimie comme stratégie "d’auto-apaisement"

Chez les participants, les comportements de surconsommation alimentaire et de boulimie servaient à "s’auto-apaiser", lorsqu’ils se sentaient abandonnés, dépendants des autres ou incompétents par exemple. Des sources de frustration nées tôt dans la vie.

L’équipe de recherche affirme que ces résultats, cette compréhension plus profonde du fonctionnement émotionnel et psychologique des patients obèses en prenant en compte l’impact des premières expériences de leur vie, peuvent aider les médecins à suggérer une aide psychologique sur le long terme.