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Boulimie

Des stars avouent leur boulimie

Des stars affichent sur les réseaux sociaux leur victoire sur la boulimie, une maladie inavouée dont il faut rompre le tabou car des solutions existent.

Des stars avouent leur boulimie INNAMORATI/SINTESI/SIPA/SINTESI/SIPA

  • Publié le 21.10.2017 à 18h00
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Demi Lovato a un passé douloureux et ne s'en cache pas. La star vient de publier une photo sur Instagram, type avant/après sa boulimie et n'hésite pas à faire part de son propre vécu et montre bien qu’une guérison est possible et qu'il ne faut pas perdre espoir. 

De son côté EnjoyPhoenix, star de la plateforme Youtube, s’est enfin confiée sur ses prises et pertes de poids qui ont été remarquées durant ces quelques années en particulier pendant Danse avec les Stars. Atteinte de boulimie et d’anorexie, elle a, elle aussi, connu les affres de cette maladie.

Car la boulimie est tout comme l’anorexie une vraie maladie, mais moins bien connue. Et pas forcément associé à une prise de poids. En effet, en quelques minutes, une boulimique peut absorber jusqu’à 15 000 kilocalories ! A noter que l’alimentation normale d’une femme active représente en Europe environ 2 500  à 3 000 kilocalories. « Les aliments sont avalés, sans même être mâchés, à une rapidité ahurissante… ». Le Professeur Philippe Jeammet,psychiatre, spécialiste des troubles de l’alimentation, voudrait que l’on attache un peu plus d’importance au drame quotidien de ces femmes qui, pour ne pas grossir, immédiatement après s’être gavées, vont se faire vomir ou utilisent sans modération des laxatifs... Ce qui explique que cette consommation « gargantuesque » d’aliments peut ne pas se traduire par une prise de poids et reste parfois très difficile à dépister, y compris pour l’entourage. Un des rares moyens de s’en rendre compte est l’usure des dents et l’aspect râpé des  doigts confrontés quotidiennement  à l’acidité de l’estomac au moment des vomissements. Des signes discrets qui confinent souvent la boulimie dans le secret et gâchent la vie par ces crises incontrôlables, parfois pendant des dizaines d’années. 

 Deux crises par semaine

Une personne est médicalement considérée comme boulimique lorsqu’elle souffre de deux crises par semaine, pendant trois mois minimum. Le besoin de remplir son estomac, son corps, est le reflet d’un malaise profond : une certaine peur du vide, aux antipodes d’une sensation de faim. Et cet épisode est toujours suivi par un fort sentiment de colère et de dégoût de soi, qui vont se traduire par une hyperactivité et parfois des restrictions alimentaires pouvant conduire… à l’anorexie ! Les deux maladies sont souvent associées, se succèdent dans le temps. Mais il faut insister sur la plus grande fréquence de la boulimie, maladie cachée qui touche, en France, 3% des jeunes filles, plutôt vers la fin de l’adolescence.

L'anorexie peut faire suite à la boulimie

90% des boulimiques sont des femmes et dans 40% on retrouve des antécédents de violence sexuelle pendant l’enfance. Très souvent les boulimiques présentent aussi des troubles de la personnalité que les psychiatres appellent « bordeline », c’est à dire un mélange pas évident et surtout incomplet de symptômes comme la dépression, l’anxiété ou l'addiction à l'alcool ou à des drogues. S’il existe des similitudes avec l'addiction, la notion de plaisir est toujours absente et le problème est plus complexe. L'ingestion de nourriture apparaît chez ce type de personnalité comme le seul moyen de contrôle d’un fait important de vie, alors que les émotions et les sentiments sont par ailleurs ingérables. Se gaver ou à l’opposé, jeuner, donnel’impression d’être capable de maîtriser sa vie, son corps, ce qui dans d’autres domaines comme l’école ou la famille est impossible. Mais cette attitude met en danger son corps.

Manger trop fait mal ! Mêmes si les morts violentes par rupture de l’estomac sont assez rares, mais existent, la séquence ingestion excessive, vomissements, lavements, perturbe de façon importante le métabolisme d’autant que la maladie ne guérit pas spontanément mais se stabilise, se chronicise, rendant la vie difficile.

Côté traitement, il n’y a pas vraiment de nouveautés. Aucun médicament n’a montré son efficacité. Le soulagement ne peut venir que de la psychiatrie avec des spécialistes de cette pathologie. 

Pour Philippe Jeammet, il faut parler de la boulimie et surtout la sortir de l’anonymat, car cette souffrance cachée est intolérable.  « Le traitement est long, semé d’embûches, mais ça marche !». La boulimie n’est en fait qu’un symptôme qui doit faire rechercher dans les méandres de la pensée, à l’aide de psychiatres spécialisés, les ruptures qui conduisent à cet acte à la fois simple et effrayant.

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