ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Tabac et cannabis : collégiens et lycéens en consomment moins

Tabagisme

Tabac et cannabis : collégiens et lycéens en consomment moins

Par Camille Sabourin

Une nouvelle étude démontre le recul généralisé de l’usage du tabac et du cannabis chez les jeunes collégiens et lycéens français.

Madrolly/istock

En 2018, plus de 20.000 collégiens et lycéens représentatifs des adolescents scolarisés en France métropolitaine ont été invités à répondre à un questionnaire en ligne sur leur consommation de substances psycho-actives par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Les résultats de cette initiative inédite, intitulée EnCLASS montrent notamment que l’usage du tabac recule fortement au profit de la cigarette électronique.

Même si un collégien sur cinq (21,2%) déclare avoir déjà expérimenté la cigarette, la consommation du tabac reste moins forte durant la première partie des études secondaires. L’étude pointe que cette expérimentation augmente cependant brutalement entre la 5e à la 4e, passant de 14 à 26,1%. Les auteurs de l’étude parlent des "années collège" comme d’une "phase d’initiation" puisque seuls 2,6% des collégiens disent fumer quotidiennement. Au lycée, le résultat est le même : la consommation de tabac chute drastiquement, de 8 points au cours de la vie et de 5 points quotidiennement.

La cigarette électronique, nouvelle expérience

Cette baisse de consommation de tabac "classique" chez les jeunes est en partie compensée par l’usage de la cigarette électronique. Selon les résultats de l’étude, l’expérimentation de la e-cigarette concerne près d’un tiers des élèves de 4e et 3e (32%) et plus de la moitié des lycéens (52,1%). Fait marquant : 9,8% des lycéens disent avoir expérimenté la cigarette électronique sans avoir fumé de tabac auparavant, ce qui montre, selon les auteurs de l’étude, une dissociation entre les deux types de consommation. 

Comme le tabagisme, la consommation de cannabis a également chuté entre 2014 et 2018. Les années collège ne sont toujours pas une période d’expérimentation importante de cette substance tandis que le lycée constitue encore un tournant significatif : un tiers des lycéens (33,1%) dit en avoir déjà consommé, ce taux passant de 25,2% en 2nde à 42,4% en terminale.

L’alcool, première substance psycho-active consommée à l’adolescence

Cependant, l’alcool fait de la résistance. Six collégiens sur dix disent avoir déjà consommé une boisson alcoolisée dans leur vie, ce qui fait de l’alcool la première substance psycho-active expérimentée à l’adolescence. Ce taux monte à plus de 75% en 3e. Bonne nouvelle : seulement 9,3% des collégiens déclarent avoir vécu une ivresse alcoolique, ce qui marque un recul significatif par rapport à 2014, selon les auteurs de l’étude.

Mais au lycée, la consommation d’alcool continue de s'accentuer : 85% des lycéens disent avoir déjà consommé de l’alcool, un taux bien plus important que ceux du tabac et cannabis. Mais le point important réside dans le fait que les ivresses alcooliques déclarées sont bien plus nombreuses : on passe d’un collégien sur dix à la moitié des lycéens (49,5%). Ces comportements sont considérés comme stables par rapport aux études précédentes.

Selon l’OFDT, quelque soit le produit étudié – tabac, cannabis ou alcool – les niveaux d’expérimentation des garçons sont toujours plus élevés que ceux des filles.