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Grèves dans les services d'urgence

Crise hospitalière : Agnès Buzyn annonce une série de mesures pour les urgences

Par Mégane Fleury

La ministre de la Santé a présenté un plan d’action ce jeudi au Congrès annuel des urgences, alors que la crise dure depuis près de trois mois. 

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Une mission de refondation des services urgences et un soutien financier pour les établissements en suractivité : Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a présenté ce jeudi 6 juin un plan composé de cinq mesures pour répondre aux revendications des personnels grévistes. 

Des mesures financières et des réformes 

La mission de refondation des services d’urgences est confiée au député Thomas Mesnier et au président du Conseil National de l’Urgence Hospitalière, le Pr. Pierre Carli. Ils ont jusqu’à l’automne 2019 pour remettre leur rapport au ministère de la Santé. D’après un communiqué de ce dernier, le but est triple : il s’agit d’abord de faire un état des lieux de la situation, puis de mesurer quels vont être les effets des réformes menées actuellement et enfin, de déterminer quelles sont les autres mesures à prendre pour s’améliorer davantage. 

En parallèle, la ministre a indiqué qu’elle allait mobiliser les Agences régionales de Santé (ARS) pour mener des travaux de rénovation architecturale dans les services d'urgences afin d'améliorer l’accueil des patients. Le personnel paramédical a aujourd’hui droit à une prime de risque sous certaines conditions. Agnès Buzyn a déclaré vouloir l’homogénéiser afin de prendre en compte les conditions de travail difficiles et les possibles agressions subies par les soignants. La dernière mesure annoncée concerne la prime de coopération, qui sera accordée aux professionnels de santé ayant recours à la délégation de compétences pour réduire l’attente aux urgences. 

Entre 50 et 80 établissements en grève 

Depuis presque trois mois, de nombreux services d’urgences sont en grève. D’après le collectif Inter-Urgences, cela représente 80 établissements au 6 juin. D’après le gouvernement, il s’agirait d’une cinquantaine de services. En début de semaine, l’équipe de nuit des urgences de l’hôpital parisien Lariboisière s’est mise en arrêt maladie. Les personnels de ce service réclament plus de moyens, notamment en cessant la fermeture de lits et en augmentant les effectifs. Ils souhaitent également une meilleure reconnaissance de leur travail avec une augmentation de 300 euros net de leur salaire. 

Une manifestation a été organisée ce jeudi à Paris entre la gare Montparnasse et le ministère de la Santé. D’après France Info, elle rassemblait quelques 500 participants en début d’après-midi. L'urgentiste Patrick Pelloux était présent dans le cortège, en soutien aux équipes des urgences. "La charge de travail est devenue absolument phénoménale, a-t-il déclaré. On a un vrai problème d'organisation". Il a souligné le courage et la détermination des personnels soignants. En France, le nombre de personnes prises en charge aux urgences a doublé entre 1996 et 2016.