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Diagnostic sur smartphone

Cancer du poumon : Smokecheck, une application mobile pour le détecter plus tôt

Par Charlotte Arce

Deux cancérologues du Mans viennent de lancer Smokecheck, une application mobile qui, en 13 questions, permet de repérer le plus rapidement possible les symptômes d’un éventuel cancer du poumon.

Buenaventuramariano/iStock
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"Êtes-vous essoufflé ?", "Avez-vous perdu du poids récemment ?", "Toussez-vous depuis trois semaines ?" ou encore "Ressentez-vous des douleurs dans une épaule ?".

Voici quatre des questions qui composent le questionnaire de Smocheck. Développée par le pneumologue François Goupil et le cancérologue Fabrice Denis, exerçant tous deux au CHU du Mans (Sarthe), cette appli pour Smartphone entend aider le grand public à détecter en quelques minutes et le plus tôt possible les signes d’un éventuel cancer du poumon.

50 000 nouveaux cancers chaque année

"Nous, pneumologues, nous voyons des cancers à des stades évolués alors que les symptômes avaient débuté quelques mois auparavant. Si nous avions pu prendre ces patients en charge plus tôt, le pronostic aurait pu être changé", explique à France Bleu le Dr François Goupil.

Selon un rapport de l’Institut National du Cancer (INCa) publié l’an dernier, 49 109 nouveaux cas de cancer du poumon ont été estimés en 2017, parmi lesquels 32 260 hommes. Les premiers signes d’un cancer du poumon sont généralement toux persistante, douleurs dans la poitrine, un essoufflement, des sifflements pendant la respiration, voire des crachats sanguinolents. Une fatigue anormale et persistante doit aussi alerter. Ce sont ces symptômes cliniques que ciblent les 13 questions que l’on trouve sur Smokecheck, élaborées par des médecins spécialistes.

Inciter les patients à consulter

Lancée l’an dernier, Smokecheck s’est depuis enrichie d’une nouveauté : désormais, les utilisateurs de l’appli ont la possibilité de contacter l'infirmière coordinatrice du service des maladies respiratoires de l'hôpital du Mans pour réaliser des examens complémentaires.

Comme le rappelle le Dr Goupil, l’essentiel est d’aller vite une fois les premiers signes détectés, notamment lorsqu’on est fumeur. "Du fait de leur dépendance au tabac, les fumeurs sont souvent dans le déni ou dans la culpabilité. Résultat : beaucoup de gens consultent trop tard. Nous, pneumologues, nous voyons des cancers à des stades évolués alors que les symptômes avaient débuté quelques mois auparavant. Si nous avions pu prendre ces patients en charge plus tôt, le pronostic aurait pu être changé. On aurait pu éviter une opération ou une chimiothérapie." Selon lui, 80% des cancers du poumon sont aujourd’hui décelés trop tardivement et donc incurables.

Le cancer du poumon se développe dans la bronche par multiplication de certaines cellules de l’épithélium en un endroit particulier. Ces cellules anormales vont ensuite proliférer de manière anarchique : elles pourront obstruer la bronche, envahir les structures avoisinantes et envoyer des cellules cancéreuses dans les ganglions du thorax.

Le tabagisme, même passif, mais aussi l’exposition à la radioactivité, à certaines substances (amiante, chrome, nickel, radon…) ainsi qu’à la pollution atmosphérique peuvent être à l’origine d’un cancer du poumon. C’est aussi le cas de certains maladies chroniques des bronches et des poumons, de même que les prédispositions génétiques.