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Innovation

Cancer : du métal injecté dans les tumeurs pour booster la radiothérapie

Par Anaïs Col

L'Institut Curie a fait sensation au congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) en présentant ses travaux sur des injections de nanoparticules de métal dans des tumeurs cancéreuses. Explications. 

Dr_Microbe / istock

Comme chaque année, des dizaines de milliers de médecins, chercheurs et scientifiques du monde entier sont réunis à Chicago au congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) pour présenter leurs derniers travaux en cancérologie. Les injections de nanoparticules dans les tumeurs font partie des innovations 2019.

Une équipe de l'Institut Curie en France a en effet fait sensation en présentant l'une de ses études menée sur des patients atteints de cancers de la gorge, du larynx et de la bouche. Pour augmenter l'efficacité de leur traitement par radiothérapie, ils ont injecté des nanoparticules d'Hafnium (un métal) dans les tumeurs des participants dont l'état de santé et l'âge ne permettaient pas d'envisager une chimiothérapie. Les injections ont été faites la veille des séances de radiothérapie. 

"Dans 75% des cas, la tumeur a complètement disparu"

"Le principe c'est d'injecter les nanoparticules dans la tumeur, ça se fait sous anesthésie générale par un chirurgien, la veille du début de la radiothérapie, détaille à France inter le Pr Christophe Le Tourneau, oncologue et chef du département des essais cliniques précoces à l'Intitut Curie. Puis la radiothérapie démarre et les nanoparticules, par leur présence, démultiplient l'effet de la radiothérapie par, en gros, 1,5."

Il ajoute auprès d'Europe 1 : "Cette étude montre que l'on peut effectivement injecter des nanoparticules sans problème de tolérance, que tout se passe très bien. La majorité des patients que l'on a traité sont en réponse, et dans 75% des cas, la tumeur a complètement disparu".

Les nanoparticules sont des molécules dont la taille varie entre 1 et 100 nanomètres. Selon les résultats présentés à l'ASCO, elles ont été efficaces dans le traitement des trois quarts des patients. "La radiothérapie reste un traitement standard, si on peut augmenter le taux de guérisons grâce aux nanoparticules, c'est extraordinaire !"

L'alcool et le tabac, des causes évitables

De nombreux cancers de la bouche et du pharynx sont largement évitables, les principaux facteurs de risque évitables étant le tabac et l’alcool. Selon Santé publique France, ces cancers "sont pour la plupart des cancers de mauvais pronostic, avec une survie à 5 ans variable selon la sous-localisation anatomique, allant de de 28% pour les cancers de l’hypopharynx à 83 % pour les cancers de la lèvre". Avec 8 200 nouveaux cas diagnostiqués par an chez les hommes et 3 860 chez les femmes, les cancers LBP occupent le 6e rang des tumeurs les plus fréquentes chez les hommes et le 11e rang chez les femmes.

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