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Hygiène intime

Odeurs vaginales : quand faut-il consulter ?

Par Camille Sabourin

Les odeurs vaginales ne sont pas à prendre à la légère. D’où proviennent-elles ? À quoi sont-elles dues et comment s’en débarrasser ? Quand faut-il s’inquiéter ? On fait le point sur les odeurs intimes.

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Pour les femmes qui en sont victimes, les odeurs intimes trop fortes ou inhabituelles sont souvent un fléau. C’est un motif de honte, qui peut parfois les empêcher de consulter. Pourtant, ces odeurs intimes dues aux sécrétions vaginales ne sont en rien un signe de manque d’hygiène corporelle, et peuvent toucher toutes les femmes, quel que soit leur âge.

À quoi sont dues ces odeurs vaginales ?

Les odeurs intimes fortes proviennent des sécrétions produites par le vagin. Ces sécrétions ont une odeur naturelle, qui correspond à une flore vaginale en équilibre. Chaque vagin a une odeur unique, mais ont décrit généralement le parfum d’un vagin en bonne santé comme "musqué".

Il arrive parfois que cette odeur évolue, notamment au moment du cycle menstruel : les sécrétions prennent alors une odeur acide ou "métallique" pendant quelques jours. Il arrive aussi que les rapports sexuels modifient temporairement l’odeur intime. De même, le vagin d’une femme ménopausée n’aura pas le même parfum que celui d’une jeune femme de 30 ans.

Toutefois, des odeurs marquées peuvent aussi être le signe d’une pathologie.

Quand faut-il consulter ?

Si ces fortes odeurs sont accompagnées de démangeaisons, d’irritation et d’écoulements inhabituels de sécrétions, cela est sûrement le signe d’un déséquilibre de la flore vaginale, dû à la prolifération de certaines bactéries. Il ne faut alors pas hésiter à consulter son médecin traitant ou son gynécologue.

Il peut en effet s’agir d’une infection bactérienne, ou vaginose bactérienne. Due à la bactérie Gardnerella vaginalis, la vaginose bactérienne se caractérise par un déséquilibre de la flore microbienne du vagin. Elle est reconnaissable à son odeur dite de "poisson pourri". Bénigne, la vaginose bactérienne peut cependant se révéler très dangereuse pour la femme enceinte en causant une infection fœtale.

L’autre infection causant une odeur vaginale forte est appelée trichomonase. Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible (IST) parasitaire (et donc non-virale) qui se manifeste par des pertes vaginales de couleur jaunâtre ou verdâtre épaisses et des odeurs désagréables. Très répandue, cette infection se traite facilement. D’où la nécessité de consulter pour se voir prescrire le traitement adapté.

Par ailleurs, une mauvaise hygiène, le stress, un traitement antibiotique peuvent aussi produire de mauvaises odeurs, de même qu’un cancer du col de l’utérus, un cancer du vagin ou une fistule recto-vaginale.

Comment empêcher les mauvaises odeurs ?

S’il n’est évidemment pas recommandé d’utiliser du parfum pour masquer les odeurs fortes, il est toutefois possible de les empêcher, notamment en apportant un soin particulier à son hygiène intime.

L’utilisation de déodorants ou de lingettes intimes, de serviettes hygiéniques ou de papier toilette parfumé est déconseillée, tout comme les douches vaginales, qui perturbent la flore vaginale et peuvent causer des infections. "Tous ces gestes et produits chimiques risquent de fragiliser les muqueuses et de bloquer des sécrétions naturelles, explique à Marie Claire Jean-Marc Bohbot, médecin infectiologue. La vulve, dans la mesure où c’est un pli, doit nécessairement rester humide. Il y a une lubrification et une hydratation naturelle qui permet d’éviter bon nombre de désagréments. Les parfums sont allergisants et sur une peau fragile comme celle de la vulve, ils peuvent provoquer de graves irritations."

Pour respecter sa flore et éviter les infections, il est conseillé de pratiquer une toilette externe, deux fois par jour maximum, avec un produit lavant doux, si possible dédié à l’hygiène intime.