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Sale temps

Asthme et rhinite allergique : faites attention au froid

Par Raphaëlle de Tappie

18% des hommes et 23% des femmes ont des difficultés à respirer quand il fait froid et sec. Par ailleurs, ce temps a tendance à empirer l'asthme ou les rhinites allergiques des malades. 

AntonioGuillem/iStock

En France, l’asthme touche environ 4 millions de personnes et est responsable de près de 60 000 hospitalisation chaque année, surtout en cette période hivernale. Car d’après une étude finlandaise parue en juillet dans la revue Nature, près d’un homme sur cinq et d’une femme sur quatre ont du mal à respirer quand il fait froid et sec, ce qui a tendance à aggraver l’asthme ou la rhinite allergique d’une personne déjà malade.

Inflammation chronique

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données plus de 7000 Finlandais âgés de 25 à 74 ans. Ils ont ainsi pu observer que 18% des hommes et 23% des femmes éprouvaient des difficultés respiratoires en cette période de l’année. De tels troubles ont tendance à provoquer une congestion et un écoulement nasal et de la toux.

"Le refroidissement et l’assèchement de l’épithélium des voies respiratoires (revêtement cellulaire du nez aux poumons qui passe par la gorge et les bronches) peuvent induire une inflammation chronique, qui est susceptible d’augmenter les symptômes respiratoires", notent les chercheurs. Ainsi, chez les asthmatiques, être exposé au froid quadruple le risque d’aggravation de la maladie. Quant aux personnes souffrant de rhinite allergique, il est multiplié par 1,5.

Une exposition prolongée au froid sensibilise les bronches

En 2016, une étude norvégienne parue dans le British Medical Journal avait déjà signalé les réactions inflammatoires de skieurs de compétitions régulièrement exposés au froid de manière prolongée après avoir étudié leurs radios des bronches. "Ces athlètes présentent une prévalence élevée de symptômes respiratoires et une hyper-réactivité des voies aériennes à la méthacholine et à l’hyperpnée. Les effets aigus de l'exercice dans l'air froid provoquent un afflux de neutrophiles, comme on a pu le voir avec les lésions épithéliales des voies respiratoires", écrivaient-ils ainsi.

En France, bien que les traitements contre l’asthme soient de plus en plus efficaces, cette maladie est encore responsable de près de 1000 décès par an. Probablement car les traitements doivent se faire sur le long terme, et quotidiennement, ce qui rend le suivi plus difficile. Outre le froid, l’asthme est principalement imputé aux allergènes présents à l’intérieur des habitations tels que la moisissure et les acariens, aux allergènes extérieurs (pollens et moisissures), à la fumée du tabac, aux produits chimiques irritants et à la pollution de l’air.

La rhinite allergique, quant à elle, touche 25% de la population française. Elle se caractérise par des éternuements à répétition, le "nez qui coule", des picotements dans le nez et une irritation des yeux. Les malades réagissent au pollen de graminés, à la moisissure, à certains animaux (poils ou peau) ou à d’autres particules. Bien que cette affliction ne soit pas dangereuse pour la santé, elle représente un réel enjeu de santé publique de par sa fréquence et son impact sur la qualité de vie de la personne affectée (troubles du sommeil, irritabilité, arrêts de travail…).