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Révolution

Grippe : un diagnostic est désormais possible en 20 minutes à Grenoble

Par Jean-Guillaume Bayard

Le CHU de Grenoble a mis en place une solution innovante pour diagnostiquer rapidement la grippe et ainsi éviter d’embouteiller les urgences. Explications. 

Fouque Michaël/iStock

La chute récente des températures a amorcé l’ouverture de la saison des virus et principalement de la grippe. La campagne de vaccination saisonnière a déjà débuté avec une nouveauté dans plusieurs régions : la possibilité pour les pharmaciens de vacciner contre la grippe saisonnière. Une action lancée par le gouvernement qui vise à désengorger les médecins et à toucher le plus grand nombre, et notamment les plus vulnérables.

Désengorger les hôpitaux

Dans cette volonté de décongestionner les services médicaux, le CHU de Grenoble a mis en place un dispositif innovant pour diagnostiquer rapidement la grippe : le Cobas Liat. Ce petit laboratoire ambulant est destiné à améliorer la prise en charge médicale ainsi que l’organisation des services.

Pour utiliser cet appareil, développé par le groupe pharmaceutique suisse Roche, les infirmiers devront effectuer un prélèvement nasopharyngé de cellules et de sécrétions. Le petit labo s’occupe ensuite de l’analyser avant d’afficher sa réponse vingt minutes plus tard sur son petit écran.

De quatre heures de diagnostic à 20 minutes

Maxime Maignan, médecin urgentiste au CHU de Grenoble, explique qu'aux urgences "c’est tendu" et que "cela explose avec l’épidémie de grippe". Il était donc nécessaire de rechercher des "solutions innovantes". C’est désormais chose faite avec ce petit labo ambulant, déjà testé en janvier dernier pendant onze jours.

Le CHU de Grenoble a installé cet appareil pour toute la saison. Il permet de réduire la durée moyenne d’un passage aux urgences et de diminuer le nombre d’examens. Une solution bienvenue aussi bien pour l’hôpital que pour les patients. D’habitude, diagnostiquer une grippe prenait entre trois et quatre heures, pendant lesquelles "le patient a le temps de contaminer tout le monde", note Maxime Maignan.

Entre 1 000 et 2 000 utilisations prévues

Pour le CHU de Grenoble, le surcoût par machine est évalué à 50 000 euros. Mais elle permettra une économie d'environ 100 euros par patient qui sera visible "à long terme", précise le médecin urgentiste. L'économie réalisée sera visible "à long terme", dit-il. Pour cet hiver, le Centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes prévoit d’utiliser entre 1 000 et 2 000 fois le petit labo ambulant. Selon l’Assurance maladie, lors de l’hiver 2017-2018, l’épidémie de grippe avait occasionné près de 75 470 passages aux urgences sur l’ensemble du pays.

Mais nous n’aurons peut-être bientôt plus besoin d’avoir à diagnostiquer cette maladie. En effet, des scientifiques américains planchent sur un spray nasal "universel" pour immuniser contre la grippe saisonnière. Ce traitement potentiellement révolutionnaire permettrait de lutter efficacement contre 60 souches du virus et de nous protéger tout l’hiver.

Les gestes préventifs

En attendant ces évolutions, il faut respecter quelques règles pour affronter l’hiver sans tomber malade et ne pas contaminer l'entourage. Il est nécessaire de se laver régulièrement les mains pendant au moins 30 secondes. Lorsque que l’on éternue ou l’on tousse, il faut se protéger avec un mouchoir qu’il faut jeter après utilisation. Enfin, chez soi, il est conseillé de régulièrement aérer, même s’il fait froid, afin de diminuer la concentration en virus.