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Douleur neurogène

Arthrose du genou : laisser la douleur s’installer expose au risque qu’elle persiste

Par Jean-Guillaume Bayard

Laisser la douleur s'installer au genou au cours d'une arthrose est un facteur de risque important pour le développement futur de douleurs persistantes au genou liée à un processus neurogène. Cette découverte peut permettre de mieux prévenir la douleur persistante.

seb_ra/iStock

L'arthrose est l’une des principales causes de handicap et affecte 302 millions d'adultes dans le monde. Cela peut conduire à une invalidité chronique, souvent dans l'articulation du genou.

Récemment, des chercheurs canadiens ont réussi à mettre au point un médicament capable d'arrêter la progression de l'arthrose dans les articulations mais il reste encore à s'assurer de sa sécurité sur les humains.

Comprendre les facteurs de développement de la douleur

En attendant la commercialisation de ce médicament potentiellement révolutionnaire, les recherches sur la maladie se poursuivent. Des chercheurs canadiens, en collaboration avec des homologues de l'Université de Boston, dont l’étude est publiée dans la revue Arthritis & Rheumatology, ont étudié les facteurs qui contribuent au développement de la persistance de la douleur afin d’en améliorer la prévention.

Les chercheurs ont analysé les données portant sur 852 adultes, âgés de 50 à 79 ans. Ces derniers étaient atteints ou susceptibles de développer une arthrose du genou mais ne présentaient pas de douleur persistante au début de l’étude. Les données socio-démographiques, les mesures de sensibilisation à la douleur, ainsi que les facteurs de risque traditionnellement associés à la douleur au genou, tels que les facteurs psychologiques, la douleur généralisée et le manque de sommeil, ont été collectés sur les participants. Ils ont ensuite été suivis pendant deux ans pour savoir s’ils développaient une douleur persistante.

Les "phénotypes de susceptibilité à la douleur"

Les chercheurs ont cherché utilisé les données de facteurs de risque et de sensibilisation à la douleur pour identifier quatre sous-groupes distincts appelés "phénotypes de susceptibilité à la douleur" (PSP).

Les PSP présentant le degré de sensibilisation le plus important présentaient le risque le plus élevé de développer une douleur persistante au genou (2 fois plus). Le sexe féminin et l'âge de 65 ans et plus étaient des prédicteurs socio-démographiques significatifs de l'appartenance au PSP avec le degré de sensibilité à la douleur à la pression le plus élevé.

Prévenir la douleur est essentiel

Les chercheurs estiment que l’identification précoce de ces PSP est une étape importante dans la compréhension de la pathologie complexe qu’est l’arthrose du genou. "Comprendre les facteurs qui contribuent au développement de la douleur persistante est essentiel pour améliorer notre capacité à en prévenir l'apparition", a développé l'auteure principale, Lisa Carlesso.

"Nos résultats suggèrent que le traitement visant à prévenir ou à améliorer la sensibilisation à la douleur pourrait être une nouvelle approche pour prévenir la douleur persistante au genou", a déclaré la co-auteure de l’étude, Tuhina Neogi. "Prévenir la douleur est essentiel pour améliorer la qualité de vie des patients souffrant d’arthrose."