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Santé mondiale

Risque de pandémie mondiale : attention, les chiens pourraient devenir nos pires ennemis

Par Mégane Fleury

Des chercheurs ont étudié les mutations de la grippe canine en Chine et ont trouvé des souches de H1N1. Le chien pourrait devenir le vecteur du prochain virus mondial de la grippe. 

Chalabala/iStock

Le scénario du film "L’île aux chiens" de Wes Anderson n’est peut-être pas aussi futuriste qu’il n’y paraît. Dans cette fiction, des chiens sont mis en quarantaine à cause d’une épidémie de grippe canine. Dans la réalité, les chiens pourraient être porteurs d’un virus à l’origine de la prochaine pandémie de grippe. C’est en tous cas le message porté par des chercheurs américains et chinois dans leur étude publiée sur le site de l’American Society for Microbiology. 

Des chiens porteurs du virus H1N1

Longtemps, il a été considéré que les principaux animaux capables de transmettre des virus à l’homme étaient les oiseaux et les porcs. Mais cette nouvelle recherche montre que les chiens sont aussi de potentiels réservoirs et surtout vecteurs de la grippe. Ils peuvent en fait être contaminés par des porcs. Les chercheurs ont trouvé dans le génome du virus des segments du virus H1N1 et plusieurs autres souches issues de réassortiments de gènes. "Nous avons trouvé le H1N1, H3N2 et H3N8 chez les chiens. Ces virus commencent à interagir entre eux. Cela nous rappelle fortement ce qu’il s’est passé chez les porcs avant l’épidémie de H1N1", alerte Adolfo García-Sastre, principal auteur de cette étude. 

5 virus découverts 

Pour obtenir ces résultats, les scientifiques ont effectué des prélèvement sur 800 races de chiens atteints de grippe canine entre 2013 et 2015 dans le Sud de la Chine. Dans cette région, il existe à la fois des chiens de compagnie, des chiens errants et des chiens élevés pour leur viande. Les chercheurs ont identifié 16 virus, 5 n’étaient pas connus jusqu’ici.  

La situation est inquiétante car le virus de la grippe se diversifie dans le chien : son génotype est de plus en plus varié, or l’homme est très proche du chien, ce qui renforce les risques de contamination. Pour le Dr García-Sastre, il existe tout de même des manière de prévenir une éventuelle épidémie : "Il y a des tentatives pour contenir la grippe porcine en vaccinant les porcs, il serait intéressant de réfléchir à une manière de vacciner les chiens". 

La menace générale d’une pandémie mondiale 

En février dernier, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom, a fait part de ses inquiétudes lors d’un sommet à Dubaï. Il craint une pandémie mondiale qui pourrait être responsable de millions de morts, comme l’a été la grippe espagnole. Pour tenter d’éviter ce scénario catastrophe, il est nécessaire selon lui de remédier à l’absence de couverture sanitaire universelle. Les personnes très pauvres n’ont pas les moyens de consulter, et cela pourrait participer à la propagation d’un éventuel virus. Ce sont aussi dans les quartiers les plus défavorisés que l’on trouve le plus de chiens errants, plus susceptibles de porter des virus et bactéries. Le meilleur ami de l’homme va-t-il devenir son pire ennemi ?