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Pic de mortalité

CHU de Guadeloupe : plus de 40 décès recensés par manque de matériel

Par Anaïs Col

Le CHU de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) enregistre un inquiétant pic de mortalité depuis qu'un incendie a détruit la moitié de l'établissement le 28 novembre dernier. Le personnel médical doit désormais officier dans des conditions extrêmes sous des tentes. 

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Le personnel du CHU de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, manque de moyens depuis l'incendie du 28 novembre 2017 qui a détruit la maternité, le service de réanimation, les urgences et quatre blocs opératoires. Depuis quatre mois, il reçoit les urgences sous des tentes installées sur le parking. Selon Europe 1, des patients y restent parfois plusieurs jours. "Les malades sont couchés de manière inhumaine avec de simples draps pour avoir une confidentialité", ajoute Véronique Courtois, assistante en chirurgie pédiatrique, du syndicat UTS UGTG. 

43 décès de plus qu'en 2017

La situation est telle que les appareils brûlés n'ont pas été remplacés, que les armoires sont parfois vides, les moyens limités. Un homme de 70 ans est décédé brutalement après s'être présenté au CHU pour un AVC. "Un interne nous a répondu en disant qu'il était au poste opératoire et que, malheureusement, il n'y a avait pas suffisamment de matériel pour opérer", raconte sa fille.

Le cas d'une jeune fille de 22 ans morte sur la table d'opération parce qu'il ne restait qu'une seule bouteille d'oxygène dans le bâtiment est tout aussi dramatique. Selon le collectif de défense du CHU, 43 décès supplémentaires en deux mois et demi ont été recensés, soit une hausse de 31% par rapport à la même période en 2017. Parmi eux, 10 bébés décédés par manque de matériel ou à cause des secousses dues à la route en mauvais état.

Une pétition en ligne réclame une nouvelle structure

Une pétition en ligne a été lancée et partagée sur Twitter. "Aujourd'hui, les conditions du CHU sont déplorables. Les patients ainsi que les équipes médicales sont en danger, leur santé est en danger", écrivent les auteurs de la pétition.

"Nous ne pouvons pas vivre sans CHU, nous avons droit à une nouvelle structure afin que nous soyons équipé, car sans CHU, notre hygiène de vie diminuera, nous ne pourrons plus être soignés convenablement. Devrons-nous partir pour nous faire soigner? Probablement. Les emplois sont menacés, la vie est menacée, l'économie l'est aussi". En effet, un tiers des 3300 employés de l'hôpital sont en arrêt maladie. Les démissions se succèdent, les départ pour la métropole aussi.