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Inflammation

L’ibuprofène, un anti-inflammatoire, pourrait prévenir la maladie d’Alzheimer

Par Mégane Fleury

Des neuroscientifiques canadiens ont mis au point un test salivaire capable de déterminer très tôt la probabilité d’une personne d’être atteinte par la maladie d’Alzheimer. Cette détection précoce permettrait de traiter ces patients avec de l’ibuprofène, un anti-inflammatoire qui pourrait prévenir l’apparition de la maladie quand il est pris tôt. 

wildpixel/iStock

47 millions de personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer dans le monde. C’est la cinquième cause de mortalité chez les personnes âgées de plus de 65 ans. La recherche pour stopper l'évolution de la maladie progresse. 

Des chercheurs canadiens, dirigé par le neuroscientifique renommé Patrick McGeer, ont montré l’efficacité de l’ibuprofène en traitement préventif contre la maladie d’Alzheimer à condition qu'il soit pris suffisamment tôt.
Ces scientifiques ont mis au point un test salivaire qui permet de déterminer très tôt la probabilité d’une personne d’être atteinte d’Alzheimer. Si le résultat est positif, la prise quotidienne d’ibuprofène pourrait permettre d’empêcher l’apparition de la maladie. 

Le rôle de la protéine bêta-amyloïde 42

En 2016, l’équipe du professeur McGeer a annoncé avoir mis au point ce test salivaire. Il mesure la concentration en protéine bêta-amyloïde 42 (Abeta 42). De manière générale, les individus qu’ils soient homme ou femme, et quel que soit leur âge, ont un taux de production d’Abeta 42 à peu près similaire. Mais si une personne à un taux deux ou trois fois plus élevé, elle développera dans le futur la maladie d’Alzheimer.

En fait, cette protéine est fabriquée partout dans le corps, mais lorsque qu’elle se dépose principalement dans le cerveau, ce qui est le cas lorsqu'elle est produite en grande quantité, elle provoque une dégradation des neurones, responsable de la maladie d’Alzheimer. 

Empêcher l’inflammation des neurones

Cette détection par test salivaire permet donc de déterminer de manière précoce l’apparition ou non de la maladie dans le futur. Ainsi, les patients peuvent prendre en guise de traitement préventif des médicaments non-stéroïdiens quotidiennement, comme l’ibuprofène. Ils vont permettre d’empêcher l’inflammation des neurones sur le long terme.

« Comme on sait que la maladie d’Alzheimer commence en moyenne à l’âge de 65 ans, nous recommandons que les personnes fassent le test dix ans avant, vers 55 ans. Si leur taux d’Abeta 42 est élevé, c’est le moment de commencer à prendre quotidiennement de l’ibuprofène pour prévenir l’apparition de la maladie », explique le professeur McGeer. 

En 2016, une étude menée par des par des chercheurs de l’université de Manchester montrait aussi l’efficacité de l’ibuprofène pour inverser les pertes de mémoire dans la maladie d’Alzheimer. L’essai, réussi, avait été mené sur des souris.