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Délégation de tâches

Déserts médicaux : déléguer pour mieux soigner

Par Diane Cacciarella

Pour répondre à la demande croissante de soins en zone rurale, Nicolas Thual, médecin généraliste à Bréhan, a mis en place une organisation spécifique : la délégation de tâches qui lui impose une cadence soutenue, mais la qualité des soins reste la même.

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Soixante-dix patients viennent chaque jour en moyenne consulter Nicolas Thual. Pour assurer cette cadence, ce médecin généraliste à Bréhan, a mis en place un système de prise en charge encore peu connu : la délégation de tâches.

“C’est une adaptation à des besoins de terrain : en zone rurale il n’y a pas assez de médecins, constate Nicolas Thual. Soit on ne soigne plus une majorité de patients, soit on accepte une plus grande patientèle et, pour l’assumer, on s’organise.” S’organiser consiste, pour Nicolas Thual, a mettre en place une délégation de tâches au sein de son cabinet. Pour cela, il a refait les locaux et a désormais deux salles de consultations reliées par une porte.

Le médecin se concentre sur la partie médicale

Amélie Goujon, sa secrétaire médicale depuis dix ans, est devenue son assistante médicale. Elle installe les patients, les pèse et mesure, ouvre leur dossier et rédige même les arrêts de travail. Tout cela dans un cabinet pendant que le médecin consulte dans l’autre. En somme, elle gère l'administratif du rendez-vous, en plus des coups de fil et de l’accueil. “Le but est que le médecin se concentre essentiellement sur la partie médicale, c’est ce gain de temps qui permet d’augmenter la patientèle”, estime Nicolas Thual.

Néanmoins, cette organisation nécessite une grande confiance en sa collaboratrice. En cas de problème, comme son assistante médicale est salariée, Nicolas Thual serait le seul inquiété. “Si Amélie pèse un enfant et le fait tomber par terre, je serais responsable”, explique-t-il.

Nicolas Thual accueille 30% de patients en plus

La délégation dépasse son cabinet de médecine générale. Au sein de la structure pluri-professionnelle dans laquelle Nicolas Thual exerce, le médecin fait entre autres, de moins en moins de vaccins. Il les laisse à l’infirmier. Le retour d’informations se fait via un outil informatique partagé : le dossier médical du patient est géré par le médecin, le dentiste, l’infirmier et le pharmacien. A chaque acte, l’interface est synchronisée en temps réel.

Grâce à cette organisation, Nicolas Thual accueille 30% de patients en plus. Et, surtout, il ne refuse jamais une prise en charge. “C’est plutôt satisfaisant, explique une patiente. Nous ne sommes plus pressés, cela permet de prendre le temps de déshabiller et rhabiller les enfants sans retarder le médecin.” Le reportage ci-dessous permet d’entrer dans le quotidien de ce cabinet bréhannais.