ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > La consommation d’alcool est un fléau qui n’échappe pas au prisme social

Différences sociales

La consommation d’alcool est un fléau qui n’échappe pas au prisme social

Par Benjamin Badache

Une récente étude se penche sur les habitudes de consommation d'alcool et la mortalité cardiovasculaire en fonction des situations socioéconomiques. L’analyse s’est portée sur la santé de la population norvégienne.

olgasweet/epictura
MOTS-CLÉS :

Les personnes socialement défavorisées ont tendance à subir plus de dommages personnels lors de l'exposition à l'alcool que les personnes favorisés. L'alcool a de multiples effets sur le système cardiovasculaire, à la fois potentiellement dangereux et protecteurs.
Des chercheurs ont examiné les relations qui existent entre les habitudes de consommation d'alcool et la mortalité par maladie cardiovasculaire selon la situation socioéconomique des personnes. Des données des registres nationaux obtenus ont été analysées en comparant ces 2 groupes, en prenant en compte d’autres facteurs comme l'âge, le sexe, le tabagisme, l'activité physique, l'indice de masse corporelle, les triglycérides, le diabète, les antécédents de maladie cardiovasculaire et les antécédents familiaux de maladie coronarienne.

Une très large étude et un suivi prolongé

Les analyses ont été effectuées dans l'ensemble de l'échantillon et selon les catégories socio-professionnelles supérieures, moyennes et basses. Au total, 8 435 décès par maladie cardiovasculaire sont survenus au cours des 17 années de suivi dans ce groupe de personnes.
Comparée à une consommation peu fréquente (inférieure à une fois par mois), une consommation modérément fréquente (2 à 3 fois par semaine) est associée à un risque paradoxalement plus faible de mortalité.
Par ailleurs, une consommation modérée mais régulière est plus protectrice vis-à-vis du risque de maladie cardiovasculaire qu’une consommation peu fréquente. Cette association était plus marquée chez les participants en cas de niveau socio-économique élevé.

Par contre, la consommation élevée et fréquente (les « beuveries ») est associée à un risque plus élevé de mortalité par maladie cardiovasculaire, sans variation nette du niveau socio-économique.