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5 millions d'euros : où va l'argent du Sidaction

Par Bruno Martrette

Sidaction 2013 s'est terminé avec une bonne nouvelle: +25% d'euros de promesses de dons comparé à 2012. Entre aide à la recherche et soutien aux malades, voyons où va l'argent du Sidaction.

CHINE NOUVELLE/SIPA

En dépassant les 5 millions d'euros de dons, les organisateurs du Sidaction ont atteint leur objectif, faire aussi bien qu'en 2011. Il faut dire que malgré la crise, les Français ont fait preuve d'une plus grande générosité. Leurs promesses de dons atteignent cette année 900.000 euros de plus qu'en 2012, soit une collecte en hausse de 25% par rapport à l'édition précédente. Alors, combien pour la recherche ? Combien pour l'aide aux malades ? Mais, où va l'argent du Sidaction? 

Selon les organisateurs, 50% des fonds nets collectés sont alloués à la recherche et l’autre moitié sert à financer des programmes de prévention et d’aide aux malades, en France et dans 31 pays en développement. En 2009, dans son rapport, la Cour des comptes saluait la bonne gestion de Sidaction ainsi que sa rigueur et son professionnalisme.


Un soutien médical et pharmaceutique

En 2011 par exemple, 23 associations dans 10 pays d’Afrique subsaharienne ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé pour leurs activités médicales, biologiques et pharmaceutiques. Elles proposent une prise en charge médicale à près de 68 000 personnes séropositives, dont 38 000 sous antirétroviraux. Et en 2012, 40 000 personnes ont été mises sous traitement dont 5 000 enfants grâce aux structures de santé africaines soutenues par Sidaction. 

Concernant la France, l’association a soutenu 9 projets offrant séjours ou nuitées aux malades précaires, soit l’équivalent d’environ 2 000 nuitées. Les aides directes aux personnes (alimentaires ou de première hygiène) se sont réparties entre 20 projets. Sidaction a permis de servir environ 13 300 repas.

 

2011 un tournant majeur pour la recherche 

Et s'agissant de la recherche, là encore Sidaction continue d'aider les chercheurs, avec des succès. L'année 2011 constitue en effet un tournant majeur dans la lutte contre le sida. L’essai randomisé HPTN 052 financé par le Sidaction a démontré l’intérêt préventif de la trithérapie au sein de couples sérodifférents, avec une baisse de 96 % du risque de contamination du partenaire séronégatif. Une preuve des bénéfices collectifs du traitement, en plus de ses bienfaits individuels, puisque traiter tôt préserve la qualité et l’espérance de vie. Si dépistage et traitements étaient généralisés, la courbe de l’épidémie s’inverserait. 

De plus, en mai 2011, des résultats majeurs sur un nouveau facteur de restriction, SAMHD1, ont été publiés dans la revue Nature. Les équipes de Monsef Benkirane du CNRS, d’Olivier Schwartz de l’Institut Pasteur et de Stéphane Emiliani de l’Institut Cochin soutenues par le Sidaction ont mis en évidence le rôle majeur que joue cette protéine cellulaire dans le contrôle de la multiplication du VIH dans certaines cellules immunitaires. Une découverte qui élucide des mécanismes incompris, démontrant notamment l’importance des étapes précoces de l’infection dans la dissémination virale, et ouvre de nouvelles pistes en recherche vaccinale.


Enfin, hormis cette répartition 50/50, 18 % des dons financent les frais de collecte et 9 % couvrent les frais de gestion. Mais le combat n'est pas terminé, et Sidaction le souligne dans son dernier rapport d'activté en reprenant des données de l’Onusida. Ainsi, en 2011, on estimait toujours à 390 000 le nombre de nouvelles infections par an survenues chez les enfants de moins de 15 ans. Au total 3,4 millions d’enfants vivraient avec le VIH dans le monde dont plus de 90 % en Afrique subsaharienne. Alors comme le rappelle le slogan que martelait la campagne du Sidaction 2013,  « ne crions pas victoire trop vite».

 

Les promesses peuvent être faites jusqu’au 18 avril par téléphone (110),internet (www.sidaction.org), SMS (en tapant DON au 33 000, message non surtaxé) et par courrier (Sidaction 228, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris).