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Intoxications : alerte aux champignons

Par le Dr Yann Maël Le Douarin

Les deux dernières semaines de septembre, le nombre d'intoxications à des espèces de champignons vénéneux a explosé en France : 181 ont été recensées. Et ce n’est pas fini, la cueillette va se poursuivre.

epictura/CREMATORIUM83

Face à cette recrudescence de cas, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et la Direction générale de la santé (DGS) alertent les amateurs de cueillette et rappellent les bonnes pratiques à respecter dans un communiqué commun.
« Ces intoxications résultent, dans la majorité des cas, d'une confusion avec des champignons comestibles, d'où l'importance de rester vigilant, que l'on soit connaisseur ou que l'on pratique la cueillette ponctuellement », préviennent vendredi les autorités de santé. 
  

181 intoxications liées à la consommation de champignons ?

YLD : Dont probablement plusieurs qui ont nécessité une greffe de foie. Parce que le foie est l’usine à déchets du corps. Regardez le mal que lui fait subir l’alcool !

5 cas graves d’intoxication ont été enregistrés depuis juillet, et la saison de la cueillette n’est pas finie, elle peut se poursuivre jusqu’à mi-novembre. Il ne faut donc surtout pas relâcher notre attention.

Le 1er conseil, c'est donc de faire attention à ce que l'on cueille ?

YLD : Une règle ! Rappelée par la Direction Générale de la Santé : « Ne ramassez que les champignons que vous connaissez parfaitement ». Car c’est la confusion entre les champignons comestibles et les vénéneux qui est responsable de la plupart de ces intoxications. Un message que l’on entend depuis des dizaines d’années ! Cela s‘appelle l’éducation sanitaire, et si certains ont un peu l’impression que l’on rabâche ces conseils, ce n’est pas par gâtisme, mais parce que l’éducation est toujours basée sur la répétition ; en particulier en santé. Enfin, chaque année, il y a un peu plus de 700 000 naissances en France, donc si on réfléchit, le même nombre de gens qui ne savent pas !

On ne ramasse donc QUE des champignons que l'on connaît ?

YLD : En ajoutant quelques conseils simples : tout d’abord, même si cela paraît évident, il est conseillé de ne pas cueillir de champignons près de sites pollués comme les bords de routes, les aires industrielles ou encore les décharges, car les champignons ont un don particulier pour concentrer les polluants. Ensuite, il est primordial de déposer les champignons séparément, dans une caisse ou un carton mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement.

Et il faut bien penser à se laver très soigneusement les mains après la récolte parce que les substances toxiques aiment bien coller à la peau et qu’il n’en faut pas beaucoup pour être très malade…

Vous pouvez aussi vous adresser au pharmacien – il a reçu une formation pour cela pendant ses études –, ou à un expert d’une société de « mycologie », c’est comme cela que s’appellent les spécialistes des champignons. Il y en a un peu partout… Pour que ce soit pratique et que ces gens – bénévoles – ne perdent pas trop de temps, l’idéal est de cueillir le champignon entier et de déposer chaque espèce dans des contenants distincts. C’est comme pour les mains, le simple contact peut rendre un joli cèpe toxique et puis en les mélangeant, c’est comme quand on invite des amis, on finit par ne plus savoir à qui est le chapeau ou le pied.

Rassurez-nous, une intoxication aux champignons, ce n'est quand même pas TOUJOURS quelque chose de grave ? 

YLD : Oui heureusement ! Cela dépend de la toxine contenue dans le champignon, et ce sont généralement des boutons qui vont vous gratter, des nausées, ou des vomissements… Mais rien ne dit que cela ne va pas s’aggraver avec au top la fameuse « amanite phalloïde », appelée aussi le « calice de la mort », la star des crimes des romans policiers ; un très joli champignon que l’on trouve hélas en ce moment dans nos forêts, sous les chênes et les sapins.

Est-ce que la cuisson peut tuer les toxines ?

YLD : Non, mais il est recommandé de consommer les champignons dans les deux jours au maximum après la cueillette. Une omelette, une poêlée, mais surtout pas en salade, les champignons sauvages ne doivent jamais être consommés crus, mais de préférence après une cuisson suffisante, en quantité raisonnable, même si la cueillette a été bonne.