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Phase 1

Zika : un candidat-vaccin suscite l'espoir

Par Anne-Laure Lebrun

Un essai clinique réalisé chez l'homme montre que ce vaccin est sûr et bien toléré. Il entraîne également une réaction immunitaire forte.

Moises Castillo/AP/SIPA
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Un vaccin contre le virus Zika testé chez une quarantaine de personnes suscite l’espoir. Présentés dans le New England Journal of Medicine, les travaux de l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis) montrent que l’injection de 3 doses de ce vaccin à base d’ADN viral est bien tolérée, et génère la production d’anticorps contre le virus.

« Le virus Zika est toujours une menace pour les habitants des Amériques et des Caraïbes, a souligné le Pr Pablo Tebas, spécialiste en infectiologie à l’université de Penn. Ces nouveaux résultats sont un pas de plus qui nous permet d'espérer trouver un moyen de prévenir cette infection, qui peut causer de graves malformations congénitales et des retards de développement chez les bébés nés de mères infectées. »


Trois injections en trois mois

L’équipe de recherche a testé l’efficacité et la tolérance de deux concentrations différentes (1 et 2 mg) dans deux groupes de 20 personnes. Plus de 60 % des volontaires étaient des femmes. Les injections ont été réparties sur 12 semaines.

En parallèle, des prélèvements sanguins ont été réalisées pendant plus d’un an toutes les 4 à 6 semaines environ. Ces échantillons ont permis aux chercheurs de mesurer la réponse immunitaire provoquée par le vaccin. Autrement dit, la quantité d’anticorps synthétisée par l’organisme.

Une réaction immunitaire rapide

Les premiers anticorps dirigés contre le virus Zika ont été repérés chez 41 % des participants après la 1ère injection. Cette réponse était surtout visible dans le groupe ayant reçu la plus haute dose.

Les semaines suivantes, la réponse immunitaire s’est renforcée chez tous les participants. Deux semaines après la 3e injection, l’intégralité des volontaires ont développé des anticorps. En outre, plus de deux-tiers des volontaires ont développé des anticorps neutralisants capables d’empêcher le virus d’infecter les cellules.

A l’issue de la 14ème semaine (soit après la 3e injection), aucun effet indésirable grave n’a été rapporté par les volontaires. En revanche, la moitié d’entre eux se sont plaints de douleurs dans le bras, d’une boursouflure et de rougeur à l’endroit de la piqûre. Des effets secondaires semblables à des vaccins classiques.

Les chercheurs entendent poursuivre leurs travaux et entamer rapidement la phase 2 de leur essai clinique, afin de déterminer la dose la plus efficace et la fréquence des injections nécessaires pour conférer une protection optimale. Ils pensent même pouvoir répliquer ces travaux pour d’autres virus. « Nos résultats ouvrent une voie encourageante pour développer des vaccins à ADN synthétique contre le chikungunya, le virus Nil Occidental, Ebola ou encore la grippe, sont des solutions viables pour le futur », a conclu le Pr Pablo Tebas.