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Plan d'économie

Dépenses de santé : le médicament au régime maigre

Par Anne-Laure Lebrun

Le gouvernement estime que le déficit de la sécurité sociale atteindra 2,2 milliards d'euros l'an prochain, soit le niveau le plus bas depuis 2010. 

Jacques Witt / Sipa/SIPA

L’objectif est ambitieux et exigera de se serrer la ceinture. Le gouvernement prévoit de réduire le déficit de la Sécurité sociale de 3 milliards d’euros pour l’année 2018. Il s’établirait ainsi à 2,2 milliards contre 5,2 milliards d’euros pour 2017, soit « le niveau le plus faible depuis 2001 », a soulevé la ministre des Solidarités et de la Santé lors de la présentation le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2018) ce jeudi 28 septembre aux côtés de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes Publics.

Les efforts toucheront surtout la branche maladie avec comme objectif de réduire déficit de -4,1 milliards d’euros en 2017 à -800 millions en 2018.
La branche vieillesse sera également mise à contribution (de 1,3 milliard à 200 millions en un). « Nous sommes clairement sur une trajectoire du retour à l'équilibre en 2020 », a déclaré la ministre de la Santé.

Source : Evolution du déficit du Régime général (RG) et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), dossier de presse PLFSS 2018


Economie sur les médicaments

Pour y arriver, le gouvernement compte sur la réalisation de plus de 4 milliards d’euros d’économie. Le poste médicaments et dispositifs médicaux sera le plus concerné avec près de 1,5 milliard d’euros d’économies attendues. « Nous consommons globalement trop de médicaments, mais pas suffisamment de génériques. Des efforts seront donc nécessaires pour rejoindre nos voisins européens », a expliqué Agnès Buzyn. Les prix des médicaments seront réduits, les génériques promus et certaines spécialités dont les bénéfices sont jugés insuffisants seront déremboursées.

Pour combler le « trou de la Sécu », de nouvelles recettes ont également été trouvées. L’augmentation de 2 euros du forfait hospitalier au 1er janvier 2018 devrait rapporter aux établissements de santé plus de 200 millions d’euros en 2018. Une somme intégralement prise en charge par les mutuelles.
« Aujourd’hui, 95 % des Français ont souscrit à un contrat de mutuelle qui prend en charge ce forfait », a précisé la ministre, assurant que ces organismes sont en capacité d’absorber cette hausse sans augmenter le tarifs des contrats. « Avec le vieillissement de la population, il y a davantage de patients en affection longue durée pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, ce qui dégage des marges pour les mutuelles », a-t-elle décrit.

Une fiscalité du tabac qui rapporte

La fiscalité du tabac est également une source de revenu non négligeable. Comme prévu, le PLFSS 2018 visera à faire progresser le prix du paquet de cigarettes tout au long du quinquennat. A partir de mars 2018, 6 hausses (une de 1 euro puis de 50 centimes) permettront d’aboutir à un paquet à 10 euros.

Ainsi, conformément aux engagements d’Emmanuel Macron, l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), qui sert à piloter les comptes, progressera de 2,3 % par rapport à 2017. Ainsi l’an prochain, il devrait augmenter de plus de 4 milliards pour atteindre plus de 195 milliards d’euros. Plus de 45 % de cet Ondam seront consacrés à la médecine de ville, signe que le gouvernement souhaite accélère le virage ambulatoire mais aussi favoriser la prévention.