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Ardisie crénelée

Asthme : une plante plus efficace que le salbutamol

Par La rédaction

Des chercheurs allemands ont extrait un principe actif des feuilles d’une plante commune, l’ardisie crénelée. Il serait plus efficace que la Ventoline.

Augustus Binu/Wikimedia

Il ne faut pas toujours aller bien loin pour trouver des substances utiles à la médecine. Il y a quelques années, des chercheurs de la NASA et de l’université de Chicago avaient lancé le projet ILIAD. Des kits de prélèvement sont envoyés à des particuliers en espérant trouver des substances antibiotiques dans la nature qui les entoure.

Cette fois, c’est d’une plante décorative relativement banale qu’a été extraite une substance, qui pourrait s’avérer très efficace dans le traitement de l’asthme. Des chercheurs allemands ont en effet identifié que l’Ardisia crenata, ou ardisie crénelée, contenait un produit au doux nom de FR900359. Chez la souris, il permettrait de soulager les spasmes des voies respiratoires de manière plus efficace que le salbutamol, le médicament le plus utilisé dans le traitement des crises d’asthme.

Pas là pour la décoration

La plante n’a rien d’exceptionnel. Elle est originaire d’Asie, et s’est répandue dans le monde car elle est utilisée à des fins décoratives. Ses feuilles, comme son nom l’indique, sont crénelées, et son intérêt décoratif réside dans l’apparition de baies rouges pendant l’hiver.

Elle avait suscité, jusqu’à présent, peu d’intérêt scientifique. Mais les résultats des chercheurs de l’université de Bonn (Allemagne), présentés dans un article de Science Translational Medicine ont montré que le FR900359 que contiennent les feuilles était très efficace pour éviter les contractions des muscles bronchiques. Ce qui en fait un candidat de choix pour le traitement des spasmes asthmatiques.

Chez la souris asthmatique

Le composé inhibe des molécules Gq, qui sont impliquées dans de nombreux processus métaboliques, dont celui menant au rétrécissement des voies aériennes lors des crises d’asthme, explique le Dr Daniela Wenzel, chercheur à l’Institut de physiologie de l’université de Bonn, auteure principale de l’étude. L’inhibition de l’action de cette molécule suffirait à réduire les symptômes.

« Cela dit, nous n’avons testé la substance que sur des souris asthmatiques », tempère-t-elle, avant de se réjouir d’être parvenue à « prévenir des réactions bronchiques à des allergènes comme les acariens ». La substance n’est pas connue pour provoquer des effets secondaires. Elle n’a pas encore été testée chez l’homme, mais des essais sur des cellules humaines en laboratoire ont montré des résultats similaires à ceux obtenus chez la souris.

En France, 4 millions de personnes souffrent d’asthme. Il est sévère chez environ 300 000 d’entre eux. Pour tous ces patients qui ne parviennent pas à se soigner, l’ardisie crénelée pourrait représenter une alternative intéressante, si elles s’avère efficace. Dans quelques années, le temps de mener les essais cliniques…