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Rapport annuel

Don d'organes : près de 5 900 greffes réalisées en 2016

Par Anne-Laure Lebrun

L'an dernier, l'objectif de 5 700 greffes a de nouveau été dépassé. Environ 10 % ont pu être réalisées à partir d'un donneur vivant.

SimpleFoto/epictura

La France réalise de plus en plus de greffes. En 2016, 5 891 organes ont pu être transplantés, contre 5 746 l’année précédente. Une nouvelle fois, l’objectif de 5 700 greffes réalisées chaque année est battu, s’est félicité l’Agence de la biomédecine à l’occasion de la publication de son rapport annuel.

La diversification des sources de greffons a, notamment, permis cette progression. Depuis 2014, il est possible de prélever les organes et des tissus chez des personnes décédées à la suite d’arrêt des soins. Dix hôpitaux sont autorisés à le faire. Un protocole qui a permis de réaliser 114 greffes en 2016.
Le don à partir de donneurs vivants continue également de se développer. L’an dernier, 576 greffes rénales sur 3 600 ont pu être réalisées grâce à un don du vivant.

« Ce succès est dû à la générosité des donneurs, à la mobilisation quotidienne des équipes de prélèvement et de greffe et des coordinations hospitalières spécifiquement formées, au soutien des associations, mais aussi aux campagnes d’information qui ont permis de sensibiliser au don d’organes », écrit l’agence.


Tous donneurs présumés

Ces campagnes télévisées et radiophoniques ont permis de rappeler que chaque Français est un donneur d’organes présumé. Elles ont également présenté les nouvelles modalités d’expression du refus. Depuis le 1er janvier 2017, les Français ne souhaitant pas donner leurs organes peuvent s’inscrire directement sur le site internet dédié ou confier une lettre à leurs proches. L’expression orale de son opposition est toujours valable, mais les proches doivent désormais retranscrire à l’écrit les propos du défunt.

En renforçant ainsi le principe du consentement présumé, tout en laissant la possibilité de s’opposer, les autorités espèrent que le don d’organes continuera à se développer. Et les objectifs sont ambitieux. Le nouveau Plan greffe pour 2017-2021 fixe à 7 800 le nombre d’organes à transplanter par an, dont 1 000 greffes rénales à partir de donneurs vivants. Rappelons qu’en 2016, 22 617 patients étaient toujours en attente d’une greffe.

Le don de gamètes se développe

L’ouverture du don de sperme et d’ovocytes aux donneurs n’ayant jamais eu d’enfant a permis une hausse importante du nombre de donneurs l'an dernier.

Entre 2015 et 2016, le nombre de donneurs est passé de 255 à 493, soit une progression de 93 %, et le nombre de donneuses de 540 à 729, soit 40 % de plus. Parmi ces dernières, 16 % n’ont jamais eu d’enfant. Des dons qui permettent à des milliers de couples stériles d'avoir recours aux techniques de procréation médicalement assistée (PMA).

Pour l’agence, il n’y a pas de doute, l’évolution de la loi a permis d’augmenter le don. Sa médiatisation a également permis d’augmenter le niveau de connaissance du public. Selon le rapport, 82 % des Français savent que le don de spermatozoïdes est autorisé (+4 points de progression en un an), et 62 % pour le don d’ovocytes (+1 point).

Les règles du don sont mieux connues : 45 % savent qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un enfant pour donner ses gamètes (+7 points de progression en un an).