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Cancer du sein

Aluminium : une étude relance le débat sur les déodorants

Par Ambre Amias

Les sels d’aluminium que contiennent les déodorants pourraient favoriser l’apparition de cancers du sein, d’après une étude autrichienne.

hquality/Epictura

Les publications scientifiques sur l’association entre déodorants contenant des sels d’aluminium et cancer du sein n’en finissent pas de se succéder, sans pour autant parvenir à mettre un point final au débat. Une nouvelle étude autrichienne, réalisée à l’université d’Innsbruck, vient remettre un peu d’essence dans le moteur.

Les chercheurs, dont les résultats sont publiés dans la revue EbioMedicine, concluent sur une association significative. Les femmes utilisant plusieurs fois par jour ce type de produits sur des aisselles rasées, et qui ont commencé avant l’âge de 30 ans, auraient deux fois plus de risques de développer un cancer du sein.

Un résultat toujours hésitant

Ces résultats sont issus de l’étude épidémiologique d’un peu plus de 400 femmes âgées de 20 à 85 ans, dont la moitié avaient un cancer du sein datant de moins de cinq ans. Les scientifiques autrichiens ont procédé à un interrogatoire portant sur leur utilisation de déodorants, et ont analysé des échantillons de tissu mammaire pour y évaluer la concentration en aluminium.

Si le métal a été retrouvé dans le tissu de toutes les femmes utilisant des déodorants contenant des sels d’aluminium, l’association avec le cancer du sein n’est significative que pour le cas précis, et un peu extrême, détaillé précédemment. Le rasage des aisselles provoque des micro-plaies qui favorisent la pénétration des sels dans les tissus, et donc le risque éventuel.

Mais encore une fois, l’étude échoue à donner une réponse franche à la question.

D’autres facteurs, d’autres risques

Alors, cancer ou pas cancer ? Face à la multitude d’études peu concluantes dans un sens comme dans l’autre sur le lien éventuel entre sels d’aluminium des déodorants et cancer du sein, il est difficile de conclure sur autre chose qu’un risque négligeable, au maximum. D’autres facteurs de risque comme le tabagisme, l’obésité ou encore les traitements hormonaux semblent eux bien plus influents.

En revanche, l’aluminium n’est pas anodin. À marteler les résultats du débat, on en oublierait presque sa nocivité intrinsèque, sur les os et le système nerveux. Les recommandations de l’ANSM prennent donc plus de sens : ne pas utiliser de déodorant aux sels d’aluminium sur une peau lésée par une épilation ou un rasage, et limiter la concentration en métal des produits (à 0,6 %).