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Boissons sucrées

Mojito sans alcool : le cocktail piège de l’été

Par Marion Guérin

La réplique sans alcool du cocktail cubain contient des quantités astronomiques de sucre et pourrait faciliter le passage à la consommation d’alcool.

ogoff/epictura
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C’est le « mocktail » à la mode en ces temps estivaux. Le mojito, célèbre cocktail d’origine cubaine, a depuis quelques temps sa version sans alcool et l’on peut, à première vue, s’en réjouir : se rafraîchir sans s’enivrer, voilà un comportement des plus vertueux. Un peu de menthe, d’eau pétillante, du citron vert… et du sucre. Beaucoup, beaucoup de sucre.

C’est là le hic. Sur les réseaux sociaux, des défenseurs de la cause sanitaire s’émeuvent de l’apparition, dans les rayons des supermarchés, de ces boissons ultrasucrées qui se parent des vertus qu’elles n’ont pas. Loin d’un breuvage acceptable pour l’organisme, le Mojito sans alcool tel que produit par les industriels s’avère être une bombe à retardement pour le foie.

Explosion de sucres

Et pour cause : celui de la marque Carrefour, pour ne citer que lui, contient 27 grammes de sucre par verre de 200 ml… Alors que l’Organisation mondiale de la santé recommande de ne pas excéder 25 grammes par jour, comme le fait remarquer sur Twitter Stéphane Besançon, directeur de l’ONG Santé Diabète. Au final, ce Mojito s’avère plus sucré encore qu’un verre de Coca Cola (21 grammes)… Il faut le faire !


Alors que le diabète et la NASH, ou stéato-hépatite non-alcoolique, gagnent du terrain en France, la présence de ces boissons pose problème. Le produit épinglé par l’ONG a d’ailleurs fait tiquer le député Olivier Véran (LREM), Rapporteur général de la Commission des Affaires Sociales.

 


Initiation

D’autant que la cible visée par les services marketing des chaînes de distribution, ce sont les non-buveurs… surreprésentés chez les plus jeunes, enfants et pré-adolescents. C’est d’ailleurs l’un des reproches formulés, cette fois, par les addictologues. Comment former le palais des futurs consommateurs d’alcool qui s’ignorent encore ? En familiarisant leurs papilles innocentes et leur esprit ingénu à ces saveurs.

De fait, du Mojito sans alcool au traditionnel cocktail, il n’y a qu’un pas que les consommateurs seront d’autant plus prompts à franchir qu’ils auront été formés à boire les ersatz de ces nectars. Alors… on trinque, les enfants ?