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Accès aux soins

Tiers payant généralisé : Agnès Buzyn cherche une méthode

Par Audrey Vaugrente

Le tiers payant ne sera pas généralisé dans l’immédiat, mais il n’est pas abandonné. La ministre de la Santé a annoncé une réévaluation du dispositif.

PDN/SIPA

Pas de calendrier, mais une promesse. Le tiers payant sera bien généralisé. La ministre de la Santé l’a assuré ce 11 juillet au micro de France Inter. Le principe de l’obligation reste en débat, mais la mesure sera appliquée. « Oui, nous allons y aller, a affirmé Agnès Buzyn. La question est de savoir avec quelle méthode. »

Pour la locataire de l’avenue Duquesne, les choses sont claires. Faciliter l’accès aux soins ne doit pas se faire aux dépens des professionnels de santé. Et pour l’heure, cela ne peut pas être garanti. Les problèmes techniques sont nombreux, et la mesure risque d’alourdir la charge administrative des médecins libéraux.

Si l’intérêt du tiers payant ne fait aucun doute, la ministre de la Santé préfère ménager ceux qui l’appliqueront. « Nous souhaitons que les médecins trouvent une facilité dans ce tiers payant, nous avons besoin de leur donner du temps médical plutôt que du temps administratif », a-t-elle martelé sur France Inter.

Pas d’abandon

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a donc été saisie. Elle devra évaluer le dispositif mis sur pied par Marisol Touraine, ancienne ministre de la Santé. En attendant les conclusions du rapport, Agnès Buzyn préfère temporiser.

Il faut dire que l’enjeu est majeur : la loi de modernisation du système de santé n’a pas prévu de sanction à l’encontre des médecins qui refusent d’appliquer le tiers payant. Les braquer serait donc contre-productif.

Pour autant, la ministre de la Santé refuse de parler d’abandon du tiers payant. « Je n’ai jamais dit qu’il était suspendu. Là, nous mettons tout à plat », a-t-elle expliqué à Libération. La généralisation devra tout de même attendre un peu plus longtemps.

Le rapport de l’Igas est attendu pour septembre, date à laquelle l’Assurance maladie remettra elle aussi un document d’analyse. La mise en chantier risque donc d’être retardée.

La PMA pour toutes en 2018

La procréation médicalement assistée (PMA), accessible à toutes dès 2018 ? Sur le principe, Agnès Buzyn n’y est pas opposée. Comme le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui a rendu un avis favorable à cette évolution, la ministre de la Santé envisage une réforme. « Il est probable que la discussion aura lieu en 2018, avec la réforme des lois de bioéthique », a précisé la locataire de l’avenue Duquesne. L’objectif est de traduire l’avis du CCNE dans la législation. « Je pense que la société française y est prête », a affirmé la ministre de la Santé. Le débat s’annonce tout de même houleux.