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Après une baignade

Noyade sèche : comment détecter les signes

Par Julie Levallois

Un petit Américain est mort noyé, une semaine après s'être baigné. Il s'agirait d'un cas de noyade secondaire.

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Francisco Delgado, 4 ans, s’est noyé dans son lit. L’incident est rare, mais bien réel. En cause, une baignade près d’une digue au Texas (Etats-Unis). Plusieurs heures après cette activité, l’enfant a présenté tous les symptômes de la noyade. C’est ce qu’on appelle une noyade « sèche » ou secondaire, rappelle Eyewitness News qui relaie cette histoire. Ce phénomène touche principalement les jeunes enfants.

Plusieurs heures de délai

C’est en sortant que l’eau que le petit Francisco s’est senti mal. Son ventre est anormalement gonflé, mais ses parents ne s’inquiètent pas. Surtout que son état semble s’améliorer. Mais brutalement, une semaine plus tard, l’enfant se plaint de douleurs au ventre et aux épaules. Les secours arrivent trop tard. Le jeune Américain a déjà poussé son dernier souffle. Le ranimer est impossible.

Selon les médecins interrogés par le média américain, ces signes sont évocateurs d’une noyade sèche, qui peut survenir plusieurs dizaines d’heures, voire quelques jours après une baignade. Comme lors d’une noyade classique, les poumons se remplissent de liquide progressivement, empêchant la respiration. Cela peut survenir après avoir bu la tasse, par exemple, si le liquide n’est pas suffisamment expulsé.

Les enfants sont particulièrement sujets à cette forme de détresse respiratoire. Ils possèdent moins d’alvéoles pulmonaires que les adultes, ce qui accélère la noyade. Il est donc vivement recommandé aux parents de surveiller leur enfant s’il a bu la tasse ou s’est baigné sans surveillance. Teint gris, grande fatigue ou toux font partie des signes évocateurs d’une noyade sèche.

Une possible infection

Mais ce terme de noyade secondaire n’est pas communément accepté. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a même décidé de cesser de l’utiliser en 2005, pour plus de simplicité.

« Les experts ont convenu par consensus qu’il ne fallait plus utiliser les expressions de noyade mouillée, sèche, active, passive, silencieuse ou secondaire », précise le Bulletin de l’institution. De fait, le mécanisme est le même que lors d’une noyade immergée. Le conduit aérien se ferme à cause de la présence d’eau dans les poumons. Mais certains médecins soulignent que la noyade sèche n’est pas la seule hypothèse. Des infections peuvent aussi survenir après une immersion prolongée.

« La personne inhale une certaine quantité d’eau souillée, explique Laurent Plantier, pneumologue à Tours (Indre-et-Loire) à Ouest France. Elle ne meurt pas de noyade, mais derrière, elle fait une pneumonie qui peut être liée à une origine infectieuse ou toxique s’il y avait des contaminants. » Une piste d’autant plus probable que les eaux chaudes du Texas fournissent un abri idéal à de nombreuses bactéries.

 

Comment limiter les risques

En 2015, plus de 1 200 personnes se sont noyées dans les eaux françaises. Dans un cas sur cinq, un enfant de moins de 6 ans était concerné. Ces très jeunes sont particulièrement vulnérables : en moins de 30 secondes, ils peuvent se noyer, et ce, dans de très faibles quantités d’eau. Ces accidents peuvent être évités par des mesures simples de précaution. Apprendre aux enfants à nager dès que possible est bien entendu la méthode la plus efficace.

Mais il est nécessaire de ne jamais les quitter des yeux lorsqu’ils évoluent près d’un plan d’eau, rappelle l’Organisation Mondiale de la Santé. De même, le port de gilets ou brassards flottants est recommandé pour toute personne ne sachant pas bien nager. Afin d’éviter que les enfants ne s’aventurent près des piscines privées, la pose de barrières et de portes est obligatoire en France.