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Régime DASH

Goutte : un régime contre l’hypertension réduit le risque

Par Julie Levallois

Un régime destiné à lutter contre l'hypertension s'avère également utile en prévention de la goutte. Les personnes qui le suivent sont moins à risque que les autres.

SIphotography/epictura

Faire d’une pierre deux coups : voilà ce que propose une équipe de l’hôpital général du Massachussetts (Etats-Unis) dans le British Medical Journal. Ou plutôt, prévenir la goutte en luttant contre l’hypertension. Les chercheurs ont en effet constaté qu’un régime destiné à réduire la pression artérielle est aussi efficace dans cette maladie inflammatoire.

Le régime en question, intitulé DASH, consiste à mettre l’accent sur les fruits et légumes ou encore les produits laitiers pauvres en matières grasses. A l’inverse, les graisses saturées ou trans, les viandes rouges et les sucreries doivent être réduites. Comme l’ont montré certains travaux, cette approche réduit le taux d’acide urique dans le sang.

Les méfaits du régime occidental

L’acide urique est justement à l’origine de la goutte. Il s’accumule dans les articulations sous forme de cristaux, provoquant des crises inflammatoires. Pour confirmer ces observations, les chercheurs ont analysé les données issues d’une étude américaine sur les professionnels de santé. Depuis 1986, 44 000 hommes sont suivis. Parmi eux, 1 700 ont développé une goutte.

Les participants dont l’alimentation se rapproche le plus du régime DASH sont 30 % moins à risque de souffrir de cette maladie inflammatoire, selon les calculs de l’équipe. A l’inverse, un régime très occidentalisé accroît de 40 % la probabilité de souffrir de la goutte.

De Charybde en Scylla

« Le régime DASH représente une option viable pour les patients goutteux qui n’ont pas encore besoin de médicaments spécifiques ou qui veulent les éviter », estime Sharan Rai, co-auteur de l’étude. L’approche est d’autant plus intéressante que l’hypertension est fréquente chez les personnes atteintes de goutte.

Pour Hyon Choi, également signataire de l’étude, cette alimentation représente une alternative intéressante aux règles hygiéno-diététiques actuelles. « Les recommandations alimentaires actuelle consistent à adopter un régime pauvre en purines, qu’on trouve dans certaines viandes et certains fruits de mer », explique-t-il.

Mais cette alimentation a peu d’impact sur les crises de goutte et peut favoriser le report vers des aliments plus gras ou plus sucrés, ce qui accroît le risque cardiovasculaire