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Deux ans de guerre civile

Yémen : le choléra a tué 34 personnes en 11 jours

Par Anne-Laure Lebrun

La situation se dégrade rapidement dans ce pays ravagé par deux ans de guerre. Médecins Sans Frontières craint que l'épidémie devienne hors de contrôle. 

Hani Mohammed/AP/SIPA

Le choléra fait de plus en plus de victimes au Yémen. En 11 jours, 34 personnes ont succombé à cette maladie infectieuse, a annoncé un représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ajoutant que « 2 022 cas de diarrhée sévère dans neuf provinces du Yémen ont été déclarés entre le 27 avril et le 7 mai ».

Cette infection responsable de déshydratation sévère se contracte en consommant des produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio, présente dans les matières fécales. Pour les autorités sanitaires du pays et les ONG, la résurgence du choléra est liée aux deux ans de guerre civile qui ont ravagé les infrastructures. 
Ce week-end, le représentant de l’OMS au Yémen a souligné que « l'électricité fonctionne par intermittence comme les stations de pompage d'eau, ce qui a des conséquences sur la qualité de l'eau ».

A cela s’ajoute, l’une des prises crises alimentaires au monde. Selon l’ONU, 17 millions de personnes souffrent de la faim. Pour remédier à la situation, 1,1 milliard de dollars d’aide humanitaire pour 2017 ont été promis. Les Nations unies ont également réclamé à toutes les parties belligérantes « un accès sans entraves » aux humanitaires.
 

MSF ouvre des centres de traitement

De son côté, Médecins Sans Frontières (MSF) indiquent avoir reçu et traité plus de 780 malades depuis le 30 mars dans les gouvernorats d’Amran, Hajjah, Al-Dhale, Taiz et Ibb. Le nombre de patients aurait considérablement augmenté ces deux dernières semaines.

Présent dans une trentaine d’établissement de soins à travers le pays, l’ONG a mis en place des centres de traitement du choléra dans 5 hôpitaux afin d’isoler les patients et de traiter ceux qui présentent des symptômes.

 

 

Besoin urgent d'aide humanitaire

« Nous recevons des patients originaires de différents districts, distants de plusieurs dizaines de kilomètres, a déclaré Shinjiro Murata, chef de mission de MSF au Yémen. Nous sommes très préoccupés par le fait que la maladie continue à se propager et devienne hors de contrôle ».
Craignant que le pays ne soit pas capable de faire face à une flambée, le médecin a appelé à la mise en place d’une « collaboration efficace entre les acteurs de santé et les autorités compétentes ». Il a également demandé qu’une « aide humanitaire accrue » soit envoyée « de manière urgente pour limiter la propagation de la maladie et anticiper d’autres épidémies éventuelles ».

Une première vague épidémique a été enregistrée à partir de mars 2015. Plus de 27 000 personnes ont été contaminées par le choléra et 130 personnes sont mortes. En parallèle, les combats ont tué plus de 10 000 personnes plus de 3 millions de déplacés.