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Financement participatif

Cancer : les "Frangynes" financées malgré les refus des banques

Par Anne-Laure Lebrun

Grâce à une campagne de financement participatif, Julie Meunier pourra lancer sa collection de turbans et fausses franges pour les femmes souffrant d'un cancer du sein.

Capture d'écran Facebook - Feminity and JY

Rester belle et féminine malgré la maladie. C’est l’ambition de Julie Meunier, jeune Niçoise atteinte d’un cancer du sein qui a développé une gamme de turbans et fausses franges destinée aux femmes, qui comme elle, ont perdu leurs cheveux à cause des traitements anti-cancer. Une alternative à la perruque qu’elle lancera dès le mois de mai prochain grâce aux 35 000 euros collectés sur la plateforme de financement participatif Ulule. Un pied de nez aux banques qui refusaient de lui accorder un prêt.

Car à l’instar de milliers d’anciens malades du cancer, Julie a rencontré de nombreux obstacles sur sa route pour financer son projet. « Pendant 10 ans après la maladie, les banques refuseront de me prêter de l'argent. En fait, ce sont les assurances qui ne me couvrent pas. Sur cette période, je ne pourrai donc pas acheter de voiture, d'appartement ou monter mon projet d'entreprise, même si je suis en rémission…», explique-t-elle au Figaro.


Depuis le 14 février 2017, la loi a fait un bond en avant. Les personnes ayant été atteintes d’un cancer ou d’une hépatite C pourront emprunter aux banques sans déclarer leur maladie à l’issue d’un délai de dix ou de cinq ans après la fin des traitements. Ils ne paieront plus de surprimes, souvent colossales, à leur assurance emprunteur.

Malheureusement, Julie est tout juste en rémission et ne peut bénéficier du droit à l’oubli. Frappée à 27 ans d’un cancer du sein de stade 3, elle a dû trouver une alternative pour monter son projet, Franjynes. Sa marque de turbans et de fausses franges remporte un franc succès auprès des internautes. « On a atteint l’objectif, et mieux encore on a atteint 159% ! » s’est-elle exclamée sur Instagram dans un message de remerciements.


Pour les femmes et les petites filles

Cela fait près de deux ans que la jeune femme imagine cette collection. Des accessoires féminins qu’elle développe d’abord pour elle car les perruques ne lui conviennent pas. « J’avais l’impression d’enfiler un bonnet tous les matins », explique-t-elle. Elle se tourne alors vers les turbans auxquels elle associe des fausses franges. Elle imagine 7 nouages différents. Un pour chaque jour de la semaine. « En nouant mes turbans, j’ai pu retrouver la sensation de me coiffer tous les matins. Les nouages ont été thérapeutiques pour moi. Grâce à eux je n’ai pas souffert de la perte de mes cheveux », confie la jeune femme sur son blog. Et alors que ses cheveux repoussent, elle ne quitte plus ses accessoires.

« Pendant cette parenthèse désenchantée, il est plus que possible de rester belle et féminine », assure-t-elle, même après avoir subi 24 séances de chimiothérapie, 2 opérations et 40 séances de radiothérapie. Elle veut alors faire profiter le plus grand nombre.

Les franges de la marque Franjyne (pour les adultes) et Franjynette (pour les petites filles) sont en cours de production. Pour les turbans, la jeune femme est allée au Portugal dénicher des tissus biologiques et doux « pour envelopper le crâne de douceur ». La gamme adulte devrait coûter 50 € pour la frange et 40 € pour le turban, et celle pour les enfants coûtera quelques euros de moins (40 € la frange et 30 € le turban). Les franges seront évolutives en fonction de la repousse des cheveux. « Nous n’avons plus de cheveux alors faisons preuve d’extravagance », lance avec le sourire la blogueuse.