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Leclerc veut vendre des médicaments non remboursés

Par Bruno Martrette

Le groupe Leclerc souhaite se lancer dans la vente de médicaments non remboursés. Une libéralisation du marché pharmaceutique qui fait grincer des dents les pharmaciens.

ANTONIOL ANTOINE/SIPA

Leclerc "va vendre moins cher, entre 25 et 30% par rapport à un prix d'officine" "Aujourd'hui, il n'y a pas vraiment beaucoup de concurrence entre les officines (...), il y a un écart de un à deux dans les prix des produits de pharmacie. Donc, on va essayer de mettre un peu de concurrence dans ce secteur", a expliqué ce lundi sur Canal + Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe français de grande distribution. La bataille du géant de l'alimentaire contre les pharmacies semble donc bel et bien relancée.


Après la parapharmacie, le groupe Leclerc souhaite à présent vendre des médicaments non remboursés dits "OTC" (over the counter, produit de comptoir) dans ses magasins "Pour vendre de la dermo-cosmétique et du lait pour nourrissons, nous avons le pharmacien donc, à partir du moment où ils sont chez nous, nous ambitionnons de vendre des médicaments, notamment les médicaments qui ne sont plus remboursés, qui ne sont plus remboursables", a-t-il indiqué, soulignant qu'il s'agit d'un "coup dur pour le pouvoir d'achat des patients, des consommateurs". Pour remédier à cela, Leclerc annonce vouloir casser le prix du médicament non remboursé.

Pour l'instant, cette initiative se heurte à législation française. Les officines disposent toujours du monopole sur les médicaments. Frein pour certains à la liberté de circulation des produits, en vigueur au sein de l'Union Européenne, il se justifie de la part des professionnels du médicament  par un souci de santé publique. Par ailleurs, un bon maillage territorial des officines et un système performant de pharmacies de garde sont autant d'arguments avancés par les pharmaciens pour éviter cette libéralisation du marché pharmaceutique.
Reste un exemple pour Leclerc, celui de la Suède. Un pays où l'Etat détenait encore récemment le monopole sur les pharmacies. Depuis le 1er novembre 2009, la Suède a totalement libéralisé le secteur de la vente de médicaments. Aujourd'hui, les Suédois de plus de 18 ans peuvent, tout comme leurs voisins danois et norvégiens, acheter des médicaments non soumis à prescription dans la plupart des commerces, y compris dans les stations d’essence. Une solution adoptée dans un pays où les déserts pharmaceutiques sont nombreux, 300 kms séparant parfois deux officines.