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Étude québécoise

Accouchement : réduire le temps de travail grâce à du sucre

Par Léa Drouelle

Selon une récente étude québécoise, une supplémentation en glucose permettrait d’accélérer le travail lors de d’accouchement des primipares.

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Des médecins québécois ont peut-être trouver le moyen d’accélérer le travail lors de l'accouchement en injectant du glucose par voie intraveineuse aux futures mamans. À l’initiative de cette recherche, le Dr Josianne Paré, professeur à l’université de Sherbrook (Québec) qui a présenté ses travaux lors du congrès de la Society for Maternal-Fetal Medicine

 

Une méthode efficace chez les grands sportifs

L’idée d’injecter du glucose s'inspire d'une méthode similaire employée avec les grands sportifs pour booster leurs performances musculaires. Dans cette étude, le principe reste le même, le glucose étant censé stimuler le muscle utérin.

Menée sur une période de deux ans et dix mois, l'étude a réuni 200 femmes enceintes sur le point d'accoucher. Les chercheurs ont sélectionné des participantes qui nécessitaient toutes une provocation du travail, un processus qui nécessite l’injection d’une hormone appelée l’ocytocine. 

Injections aléatoires

Le fait que ces femmes bénéficient d’un accouchement programmé a permis aux médecins d’évaluer très précisément le temps de travail, puisqu’elles se trouvaient déjà à l’hôpital avant que celui-ci ne commence. Les chercheurs ont par ailleurs privilégié les femmes qui accouchaient pour la première fois, car c’est généralement dans ce cas de figure que le travail est le plus long. 

Les 200 futures mamans ont été divisées en deux groupes. Le premier a reçu par voie intraveineuse du sérum physiologique (eau et chlorure de sodium), tandis que le second s’est vu administrer la même solution à laquelle avait été ajouté du glucose. « Le soluté était couvert d’une poche opaque. Personne ne savait donc dans quel groupe les femmes étaient : ni les mamans, ni le médecin, ni l’infirmière qui supervisait la recherche. », précise le Dr Paré.

 

Un travail réduit de 76 minutes en moyenne

Le Dr Paré et son équipe ont pu constater que les femmes ayant reçu du glucose avaient accouché 76 minutes plus tôt en moyenne que les autres.

« C'est un temps qui est cliniquement significatif, affirme la Dre Josianne Paré. Une heure et quart de moins en travail, ça fait une bonne différence pour la maman ! On essaie de faire changer les pratiques en montrant les résultats qu'on a obtenus, parce qu'au bout du compte, notre but, c'est de faciliter l'accouchement pour les mamans. » La spécialiste souligne également que l'injection de glucose n'a pas augmenté le taux de complications. Il pourrait donc s'agir d'une méthode à la fois simple, peu coûteuse et sûre pour améliorer les conditions d'accouchement.

Ces résultats rejoignent ceux d'une étude présentée fin octobre lors du Congrès annuel de la Société américaine des anesthésistes qui préconisait l’abolition du jeun en salle de travail au profit d'un repas léger.

Les auteurs des recherches rappelaient notamment que les femmes dépensent une énergie phénoménale lorsqu’elles accouchent et que, si l’apport énergétique n’est pas suffisant, cela peut entraîner des complications durant l'accouchement... à commencer par l'allongement du temps de travail.