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Arachnophobie

Phobies : les maîtriser grâce aux images subliminales

Par Audrey Vaugrente

Vaincre la phobie des araignées sans avoir à les regarder. Voilà qui devrait en rassurer certains. Les images subliminales auraient plus d'efficacité qu'une confrontation directe.

JamesAC/epictura

Elles ont successivement envahi la Californie, l’Arizona et nombre de villes américaines. Avec leurs huit pattes velues et leurs crochets, les araignées font le bonheur des cinéastes. Leur genre de prédilection : l’horreur. Il y a dans ces films de quoi nourrir les frayeurs de nombreuses personnes victimes d'arachnophobie. Celles-ci devraient se réjouir à la lecture de cet article : nul besoin de se confronter directement à l’objet de sa peur pour la surmonter. Selon une étude parue dans Human Brain Mapping, une exposition inconsciente est bien plus efficace.

Surtout des femmes

Deux groupes ont été formés, afin de parvenir à ces résultats. Le premier était composé de 21 femmes arachnophobes, le second d’autant de femmes ne souffrant pas de phobie. Pourquoi pas d’hommes ? L’explication est simple. La population des personnes phobiques est féminine dans 75 à 80 % des cas. Les chercheurs de l’Hôpital pour enfants de Los Angeles (Etats-Unis) ont exposé ces volontaires à deux types d’images différents : des fleurs, qui servent de contrôle, et des araignées.

Dans ce dernier cas, les images étaient diffusées de manière consciente ou subliminale. Durant toute l’expérience, l’activité cérébrale des participantes était surveillée à l’aide d’une IRM fonctionnelle. Cette technique d’imagerie permet de surveiller les variations d’activité du cerveau en temps réel.

Deux mécanismes différents

Qu’elle soit consciente ou non, l’exposition aux photos d’araignée a un impact radicalement différent sur le cerveau. Lorsqu’elles prennent conscience de l’animal, les volontaires ont une activité typique : les régions chargées de provoquer la peur sont activées mais aucun mécanisme de régulation ne se met en place. Par contre, la régulation des émotions et du comportement s’organise lorsque l’image est subliminale. Les participantes n’ont donc pas de réaction de peur.


Source
 : Bradley Peterson

« De manière contre-intuitive, notre étude a montré que le cerveau est davantage capable de gérer les stimuli de peur lorsqu’ils sont présentés sans prise de conscience », conclut Paul Siegel, premier auteur de l’étude. Ce résultat ouvre une piste thérapeutique : les personnes souffrant de phobies seraient mieux préparées à affronter leur peur si elles ont été d’abord exposées inconsciemment à l’objet qui la provoque. Reste maintenant à mettre ces observations en pratique.

Les plus courageux pourront, en attendant, bénéficier des différentes interventions proposées hors d’un cadre médical. Le Muséum d’Histoire Naturelle de New-York (Etats-Unis) a ainsi proposé, en 2014, une exposition d’information sur le thème des araignées.

 

>> Consultez notre fiche maladie dédiée aux phobies.
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