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Enquête de l'USPO

Tiers payant : 10 % de temps de travail en plus pour les pharmaciens

Par Julian Prial

Gérer le tiers payant prend de plus en plus de temps aux pharmaciens. C'est ce que dévoile une enquête du syndicat de pharmaciens, l’USPO, sur les coûts cachés de gestion. 

macinlondon/epictura

La gestion du tiers payant en pharmacie est « un travail fastidieux devenu encore plus chronophage depuis 10 ans ». C'est ce que révèle une enquête menée par le syndicat USPO (1) en décembre 2016. Elle dévoile aussi les coûts cachés de la gestion du tiers payant avec l’Assurance Maladie et les complémentaires santé.

Parmi les principales failles du dispositif, les enquêteurs notent le temps moyen passé par l’équipe officinale supérieur à un mi-temps (26,6 semaines soit 932 heures). Celui-ci a en plus augmenté de 10 % en 10 ans. Cette tendance a bien évidemment des conséquences sur l'accueil en pharmacie, puisqu'elle est même accusée d'entraîner « une perte de temps face aux patients par la complexité et les changements croissants des droits notamment de complémentaires santé et depuis l’arrivée de l'aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) ».

+ 6 % de coût total en dix ans 

Mais le système est également jugé comme onéreux par ces professionnels, avec un coût annuel moyen de gestion compris entre 13 246 euros (préparateur) et 28 601 euros (pharmaciens). De plus, un coût supplémentaire s'est ajouté à cette ardoise déjà bien remplie visant à « favoriser les rapprochements bancaires (concentrateurs, logiciels, sociétés d’externalisation) ». Pour expliquer cette hausse du coût total de 6 % en dix ans, l'USPO rappelle que la gestion du tiers payant demeure encore largement interne à l’officine. Elle pointe aussi du doigt l'augmentation du temps passé à la gestion des réclamations.

Pour la profession réalisant le plus de télétransmissions et ayant selon l'USPO, « le plus de contraintes » (mise à jour des cartes Vitale, lecture de supports de droits moins lisibles et plus complexes y compris en 2017), « il n’y a pas eu globalement de simplification administrative depuis dix ans ». « Aucune profession de santé ne peut supporter un tel niveau de dépenses supplémentaires et un risque financier », estime ainsi le syndicat.

L'appel des pharmaciens 

Dans un communiqué, l’USPO appelle donc l’Assurance Maladie et les complémentaires santé au choix de l’efficacité : « le tiers payant doit désormais être simplifié avec les professionnels de santé qui le pratiquent. Cette simplification doit être priorisée notamment par une convention unique entre les pharmaciens et les complémentaires santé limitant l’hétérogénéité des supports de droits et des pratiques », conclut-elle.

(1) L'Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine a obtenu 503 réponses à des questions d’appréciations qualitatives et à une évaluation des coûts cachés du tiers payant en pharmacie (décembre 2016). Ces résultats ont été comparé à ceux d'une enquête USPO menée en 2007 avec une méthodologie identique.