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A Laval

Campagne contre le sida : Aides visé par trois plaintes

Par Julian Prial

La campagne d'affichage de l'association Aides a suscité trois plaintes à Laval dénonçant "la diffusion d'un message violent ou pornographique". 

Compte Twitter du compte d'Aides

A la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida organisée fin novembre 2016, l'association Aides a révélé au grand public une information qui pourrait bien tout changer. « C’est une information largement validée scientifiquement mais qui peine encore à se frayer un chemin jusqu’au grand public : une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le virus », écrivent ces militants dans leur dernière campagne nommée « Révélation ».

Les médicaments antirétroviraux sont, il est vrai, devenus très efficaces, si bien qu’ils rendent le virus indétectable dans le sang et les liquides sexuels des personnes touchées. Les personnes séropositives ne transmettent dès lors plus le VIH, même en cas de relation non protégée. « Une telle information bouscule en profondeur les représentations sur les personnes vivant avec le VIH », espère Aides.

Pour faire admettre cette réalité, l'association présente donc au grand public 4 visuels en noir et blanc photographiés par Mathieu César. Le message de la campagne Révélation est simple : « Les séropositifs sous traitement ont beaucoup de choses à nous transmettre. Mais pas le virus du sida ». Chaque visuel présente ainsi un couple (trois hétérosexuels et un homosexuel) reproduisant des scènes sexuelles lors d’une activité sportive ou artistique : parachutisme, plongée sous-marine, danse et piano. L’un-e des deux est séropositif-ve et transmet son savoir, son talent à son-sa partenaire.


Des images qui ont choqué certains de nos concitoyens. La campagne d'affichage d'Aides a en effet entraîné trois plaintes d'habitants à Laval (Mayenne), a révélé mardi le site Marianne. Les trois plaintes ont été jugée recevables par le Parquet pour « diffusion d'un message violent ou pornographique contraire à la dignité, accessible à un mineur ».

Selon l’article 227-24 du Code pénal, ce délit est passible de trois ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. Et selon un membre de l’association Aides, le parquet aurait déjà demandé à Muriel Briffault, directrice animation réseau d’Aides, de retirer les affiches de la ville. Choquée, cette dernière aurait refusé d'obtempérer : « Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes dans un état de droit avec un principe fondamental, c'est que nous sommes présumés innocents de ce dont on nous accuse », déclare-t-elle dans Marianne.

Les locaux de l'association tagués à Laval  

Dans cette même ville, les locaux de l'association ont, par ailleurs, été tagués, et une vitrine a même été détruite par un jet de projectile à Nantes (Loire-Atlantique) dans la nuit du 6 au 7 janvier. Des dégradations pour lesquelles une plainte a été déposée par les membres de l’association.

Pour rappel, cette affaire fait écho à une autre ayant entouré une campagne d'affichage de prévention du VIH mettant en scène des couples gays, en novembre. Des élus de droite avaient alors dénoncé ces affiches, en évoquant la protection de l'enfance.