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Etude E-cig

E-cigarette : les taux de nicotine et de vapeur influent sur le sevrage

Par Julian Prial

Lancée lors du Moi(s) Sans Tabac, l’étude E-cig 2016 a été menée dans 4 hôpitaux parisiens. Elle confirme l’importance de trouver le bon taux de nicotine et de vapeur pour arrêter. 

Rich Pedroncelli/AP/SIPA

Comment multiplier ses chances d'arrêt du tabac grâce à l'e-cigarette. C'est la question à laquelle a tenté de répondre l’étude E-cig 2016, dirigée par le Pr Bertrand Dautzenberg et la start-up Enovap, conduite dans 4 hôpitaux parisiens et sur 61 fumeurs. Menée durant le Moi(s) Sans Tabac, ses auteurs confient vouloir augmenter les chances de réussir son sevrage tabagique par le plaisir et surtout la pédagogie. Et ils rapportent ce jeudi les premiers résultats.

Chaque participant de l’étude devait identifier ses préférences de vape : le parfum, le taux de vapeur et la concentration en nicotine. À chaque bouffée, il devait indiquer sur une échelle de 1 à 10 la sensation de satisfaction liée au « throat-hit », ainsi que la probabilité de quitter le tabac. Cette étude met en lumière un constat de premier plan : identifier son « throat-hit » optimal favorise l’envie d’arrêt du tabac. Mais quelle est l'importance réelle de ce terme appelé aussi le « hit » ?

« Throat-hit », paramètre fondamental

Convaincu par l'efficacité du produit, le Pr Bertrand Dautzenberg explique : « Il s’agit de la satisfaction ressentie lors du passage de la vapeur dans la gorge. Cette sensation est importante pour le fumeur qui commence la e-cigarette, afin d’obtenir un ressenti similaire à celui procuré par la cigarette. Il est donc primordial pour chaque fumeur de définir les paramètres conduisant à son throat-hit optimal », conclut-il.

Lors de l’évaluation, les testeurs se sont vu ainsi proposer plusieurs niveaux de vapeur et plusieurs taux de nicotine à travers des bouffées tests et ont pu définir quel réglage leur apportait le plus de plaisir. Cette étude met en exergue une corrélation : plus la satisfaction en gorge est importante (sur une échelle de 1 à 10), plus la probabilité de quitter le tabac est forte. Les anciens échecs peuvent donc se transformer en réussites.


Au moins 5,5 bouffées pour se connaître 

Face à la confirmation de cette donnée, les scientifiques n'hésitent plus à appeler les professionnels de santé à identifier dès le début d'un sevrage tabagique les bons réglages des taux de vapeur et de nicotine. Sur la bonne pédagogie à utiliser, ils estiment à 5,5 le nombre de bouffées test nécessaires pour trouver le taux de nicotine et de vapeur optimal et ainsi augmenter de 3,5 points sur 10 l’envie de quitter le tabac.

À ce stade, pour les participants à l’étude, la probabilité « exprimée » d’arrêter de fumer est de 7 sur 10. Mais les scientifiques se projettent encore plus loin : « Il serait intéressant de connaître dans une prochaine étude comment ce score se traduirait en taux réel d’arrêt du tabac ». Les participants à l'étude ont mis, eux, toutes les chances de leur côté puisque leurs paramètres optimaux de sevrage leur ont été communiqués à la fin du testing.