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Test sanguin PSA

Ben Stiller : "sauvé" grâce au dépistage précoce du cancer de la prostate

Par Suzanne Tellier

Ben Stiller a guéri d’un cancer de la prostate grâce à un dépistage précoce. Il a rédigé une tribune pour appeler à la généralisation des dosages PSA avant 50 ans.

Joel Ryan/AP/SIPA

Ben Stiller nous a plutôt habitués au rire. On le connaît pour ses rôles balourds, tantôt beau-fils mal-aimé ou amoureux maladroit. Mais cette fois, l’acteur américain se confesse dans la presse sur des éléments de sa vie privée qui n’ont rien de comique. A 48 ans, Ben Stiller a appris qu’il était atteint d’un cancer de la prostate.

Dans son malheur, l’acteur a toutefois eu de la chance. Diagnostiqué en juin 2014, il apprenait sa rémission trois mois plus tard après une intervention chirurgicale. Et ce, grâce à un dépistage précoce qui lui a permis de déceler très tôt la présence d’une tumeur.

" Faire ce test m'a sauvé la vie"

Dans une tribune publiée sur le site Internet Medium, Ben Stiller explique ainsi que son médecin lui a proposé dès l’âge de 46 ans de réaliser tous les six mois un test sanguin mesurant ses taux de PSA, cette protéine fabriquée par la prostate et dont des taux élevés peuvent signifier l’apparition d’un cancer.

« Faire ce test m'a sauvé la vie. Littéralement », insiste-t-il, louant son médecin qui lui a proposé ce dépistage systématique, alors qu’il ne figurait pas parmi les catégories à risques. La star hollywoodienne a donc pris sa plume pour inciter les hommes de moins de 50 ans à faire ce test, et ce, alors que les recommandations américaines préconisent de ne le réaliser qu’à partir de 50 ans.

« Si [mon médecin] avait attendu que j'ai 50 ans, comme le préconise la société américaine du cancer, je n'aurais pas su que j'avais une tumeur et elle aurait continué de grandir », plaide-t-il.

Un test controversé

Si le récit de Ben Stiller semble effectivement lui donner raison, il ne dissimule pas les limites que posent le test en question. Ben Stiller en a d’ailleurs conscience, lui qui souligne qu’ « il existe de nombreuses controverses à propos de ces tests depuis ces dernières années ».

De fait, les tests PSA ont conduit – en France, en tout cas – à un surdiagnostic de cancers de la prostate, et à des ablations de prostate inutiles. En effet, on estime qu’un cancer de la prostate sur deux est abusivement traité, car si les taux de PSA augmentent, cela ne signifie pas forcément que le cancer sera invasif et nécessitera une intervention chirurgicale. Parfois, la seule surveillance fait pencher la balance bénéfices-risques du bon côté. Par ailleurs, le dosage PSA donnerait lieu à 10 % de faux positifs et n’exclut pas non plus le risque de cancer sous le seuil.

En mai, les autorités sanitaires françaises ont donc alerté sur l’utilisation trop importante du dosage du PSA dans le dépistage du cancer de la prostate, et se sont opposées à un dépistage systématique pour les sujets à risque comme pour les autres. 

Retrouvez l'émission L'invité Santé 
avec le Pr François Desgranchamps (Hôpital Saint-Louis)
diffusée le 24 mars 2016