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Etude de l'institut Asterès

Reste à charge : les réseaux de soins font baisser la facture

Par Julian Prial

En 15 ans d'existence, les réseaux de soins ont allégé jusqu'à 50% le reste à charge des patients. C'est ce qui ressort d'une enquête qui indique aussi qu'ils sont sous-utilisés.

Chalabala/epictura

Les réseaux de soins ont été mis en œuvre par différentes complémentaires santé au milieu des années 1990. Via des plateformes qui contractualisent avec certains professionnels de santé, leur objectif est de proposer des tarifs inférieurs à ceux du marché pour des soins susceptibles d’être facturés à des tarifs élevés et de laisser aux patients de lourds restes-à-charge. Les secteurs visés sont aussi variés que l’optique, les soins dentaires, les audioprothèses, l’ostéopathie, la chiropraxie ou encore des consultations de diététiciens.

Quinze ans après leur mise en place, on compte aujourd’hui 7 plateformes distinctes pour un total de personnes assurées estimé à environ 40 millions. Et une enquête publiée ce mardi démontre leur efficacité. C'est l’Observatoire citoyen des restes à charge (1) qui livre les résultats de cette enquête menée par le Cabinet Asterès. Elle montre que les diminutions tarifaires des professionnels de santé partenaires de ces réseaux varient de 10 % à 50 % par rapport au prix moyen du marché.

 

1 milliard d'euros d'économie 

En 2015, ce sont ainsi 1 milliard d'euros qui ont été économisés. En dentaire par exemple, les réseaux de soins ont permis de faire baisser la facture des patients de 19 % en moyenne, écrit l'Observatoire, « soit un gain moyen de 343 euros pour un acte ». Lorsqu'un patient entre dans cette filière, il doit compter 1 447 euros en moyenne pour un devis prothèses dans le réseau Santéclair, contre 1 791 euros hors réseau. Et pour les appareillages auditifs, la chute des prix est encore plus importante, de l'ordre de -30 %, soit un gain moyen de 821 euros.

Par ailleurs, ces réseaux ont également d'autres vertus, en faisant baisser les tarifs de l'offre de soins. C'est le cas en optique, où les prix progressaient de 4,7 % par an depuis 2001. Sous l'effet des réseaux de soins, ils ont baissé pour la première fois de -0,3 % en 2015, avance Nicolas Bouzou, président l'institut Asterès.

Malgré ces bons résultats, l'Observatoire n'est pas totalement satisfait. Il déplore que les réseaux demeurent encore sous-utilisés « par manque d'information ». L'objectif d'après ces militants, c'est aller chercher les 20 % de Français qui renoncent toujours aux soins. Un chiffre constant, regrettent-ils.

Les syndicats médicaux y restent opposés  

Le Parisien rappel que l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) devrait dresser prochainement un premier bilan des réseaux de soins. Une évaluation réclamée par notamment par l'Unsaf, un syndicat d'audioprothésistes, qui conteste leur efficacité. Point de vue partagé par les syndicats de médecins libéraux, qui reprochent à ces réseaux de vouloir contrôler leur activité.

Une qualité des soins contrôlés

D'après l'Observatoire citoyen des restes à charge, la qualité des soins au sein des réseaux est encadrée. D’une part, du fait des exigences figurant dans le cahier des charges que les professionnels de santé sont tenus de respecter afin d’être retenus parmi les partenaires et, d’autre part, au travers des contrôles effectués par les plateformes tant en amont qu’en aval des prestations. « Il est important par ailleurs de souligner qu’en dehors des réseaux, les professionnels de santé intervenant en ville ne font l’objet d’aucune évaluation de la qualité de leurs pratiques », conclut-il. Les syndicats de médecins libéraux apprécieront... 


(1) L’Observatoire citoyen des restes à charge en santé a été créé début 2013 par trois partenaires :le Ciss, le magazine 60 Millions de consommateurs édité par l’INC, et la société Santéclair.