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Ordonnances falsifiées

Fraude à la sécu : une pharmacienne aurait détourné 2 millions d'euros

Par Anne-Laure Lebrun

Une pharmacienne lyonnaise est mise en examen pour avoir escroqué l'Assurance maladie en falsifiant des ordonnances et en établissant de fausses factures. 

bensib/epictura

Ordonnances falsifiées, fausses factures… Entre octobre 2013 et octobre 2015, une pharmacienne lyonnaise de 46 ans aurait escroqué la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Rhône pour pas moins de 2,2 millions d’euros. Elle a été mise en examen ce vendredi pour « escroquerie aggravée » et placée en détention, rapportent nos confrères du Progrès.

C’est en remarquant que le chiffre d’affaires de la pharmacie grimpait de 50 % chaque année, que la Sécurité Sociale s’est inquiétée d’une potentielle fraude et a lancé une investigation. La CPAM du Rhône découvre alors que la pharmacienne aurait ajouté des prescriptions de médicaments sur des ordonnances transmises par courrier par les patients. Elle aurait même envoyé de fausses demandes de remboursement concernant des médicaments contre le VIH.


1,3 million d’euros saisis

Interpellée mercredi par la police, la pharmacienne nie les détournements bien que plus d’un million d’euros ont été saisis sur ses comptes. « Des négligences de gestion ont pu être commises mais pas de fraude volontaire », a déclaré son avocat, Frédéric Lalliard.

Son ex-mari, et père de ses deux enfants, a lui aussi été arrêté jeudi. Les enquêteurs le soupçonnaient « d’avoir bénéficié de fausses facturations pour des médicaments qui ne lui étaient pas destinés ». Il a été libéré.


De nombreux précédents

Cette pharmacienne n’est pas la première à être suspectée de fraude à l’Assurance maladie. En août dernier, un homme des Alpes-Maritimes a été condamné à 4 ans de prison pour un préjudice de 600 000 euros. Il est considéré comme le cerveau d’une vaste escroquerie reposant sur un réseau de médecins complaisants acceptant de délivrer une ordonnance pour des médicaments onéreux à de faux patients détenteurs de cartes vitale usurpées. Ces derniers se rendaient alors chez un pharmacien peu honnête qui ne donnait pas les médicaments mais qui envoyait tout de même la facture à la sécurité sociale pour se faire rembourser. L’arnaque aurait duré de 2009 à 2012.

Et les officines ne sont pas les seules à s’engouffrer dans les failles du système. Un ORL installé en Charente est soupçonné d’avoir détourné 286 000 euros en 3 ans en utilisant les cartes vitales de ses patients et celles de leurs ayants-droit pour facturer des actes fictifs, ou des examens répétés sur les mêmes patients.  

Plusieurs infirmiers libéraux ont également été condamnés ces dernières années pour avoir facturé des actes fictifs. Pour certains, la fraude pouvait se chiffrer à plus d’un millions d’euros.