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Pollution sonore

Le bruit des voitures augmente le risque de crise cardiaque

Par Ambre Amias

Une étude allemande a établi un lien clair entre un risque accru de crise cardiaque et la proximité du logement avec une voie de chemin de fer ou d’une route.

Safia Osman/Flickr
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Un Français sur deux se dit agressé par le bruit. Une enquête réalisée en mars par l’JNA-Ifop avait révélé que 94 % des personnes se déclaraient conscientes des dangers que pouvait représenter cette pollution sonore quotidienne sur la santé : maux de tête, anxiété, acouphènes ou même surdité.

Une étude publiée dans la revue scientifique allemandeDeutsches Ärzteblatt International va plus loin : des chercheurs y affirment avoir décelé un lien entre le bruit des trains ou de la circulation automobile et un risque accru de crise cardiaque.

Les avions sont moins dangereux

Elle a été réalisée grâce aux données fournies par les assurances santé de plus d’un million d’Allemands de la région Rhin-Maine, dont presque 20 000 ont subi un infarctus. En comparant les lieux de résidence des assurés et le nombre d’infarctus du myocarde entre 2005 et 2015, les chercheurs ont observé une hausse – faible mais significative – du nombre de crises cardiaques chez les personnes vivant près d’une route ou d’une voie de chemin de fer.

A l’inverse, l’étude confirme que l'avion est le moyen de transport le moins nuisible : les personnes exposées aux bruits aéroportuaires ne semblent pas concernées. D’après les chercheurs, si les niveaux sonores peuvent y grimper fortement, la pollution sonore ne persiste jamais au-dessus d’un seuil de 65 dB, contrairement aux abords de la circulation automobile ou ferroviaire.

57 milliards d’euros par an

Voisinage, restaurants, travail, transports en commun… Toutes les séquences de la vie quotidienne sont concernées par le bruit et les conséquences sont multiples. Entre celles sur la santé, la productivité, la perte de valeur immobilière et les accidents du travail, la facture du bruit s’élèverait en France à plus de 57 milliards d’euros par an, soit 3 % du PIB. Un chiffre qui pourrait être comparé au budget de l'Education nationale.

A Paris, l’association Bruitparif émet des cartes de vigilance acoustique. La capitale serait en effet la deuxième ville européenne la plus exposée, après Naples (Italie). Plus d’un quart de ses habitants seraient soumis à un niveau sonore dangereux.