ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Psycho : les femmes ne tuent pas comme les hommes

Criminologie

Psycho : les femmes ne tuent pas comme les hommes

Par Caroline Delavault

Un meurtrier sur dix est une femme, et leurs crimes diffèrent par rapport à ceux des hommes, selon les résultats d’une étude menée en Suède.   

Epictura/Piotr290

Les crimes féminins et masculins sont à bien des égards différents. C'est ce que montrent les travaux menés par des chercheurs de différentes institutions de recherches suédoises. Publiée dans la revue International Journal of Forensic Mental Health, l'étude dépeint les disparités entre les actes meurtriers féminins et masculins. Les femmes meurtrières sont des « prédatrices » aux victimes différentes, leur scénario macabre n’est pas pas le même, le lieu et le mode opératoire diffèrent eux aussi.

Pour en venir à ces conclusions, l’équipe du chercheur Thomas Nilsson a enquêté sur les tendances meurtrières sur vingt ans en Suède. Ils ont passé au crible les meurtres commis entre 1990 et 2010, et observé les différences entre crimes féminins et masculins.

La Suède enregistre l’un des taux d'homicides volontaires les plus faibles au monde. 91 meurtres ont été commis en 2013, alors que la Biélorussie – qui compte à quelques milliers près le même nombre d’habitants – faisait état de 473 meurtres sur l’année. Et comme dans d’autres parties du monde, dans neuf cas sur dix, l’agresseur est masculin. De ce fait, de nombreuses études s’étaient penchées sur la criminalité masculine, mais peu d’entre elles s’étaient intéressées aux comportements criminels féminins.   

  

10 % des meurtriers sont des femmes 

Parmi les 1 570 meurtres commis au cours de la période étudiée, 150 ont été commis par des femmes, soit 10,5 % des cas. En vingt ans, la répartition par sexe des auteurs de crimes est restée stable, notent les chercheurs dans leur communiqué. Autre observation, le taux d'homicides volontaires par habitant a nettement diminué. « Les résultats montrent que la violence meurtrière a diminué dans son ensemble, tant chez les hommes que chez les femmes », observe Thomas Nilsson, principal auteur de l’étude. Les victimes sont généralement droguées lorsqu’elles se font assassiner, et l’arme blanche reste la plus utilisée par les meurtriers pour commettre un crime. 

 

Des modes opératoires différents 

Dans la majorité des cas, chez les femmes meurtrières, des actes de violence précèdent le passage à l’acte. Autre spécificité, dans neuf cas sur dix, les femmes tuent « à domicile » : chez elles ou chez leurs victimes. Seuls 10% des crimes sont commis à l’extérieur. « Les femmes criminelles tuent en majorité des hommes, ou leur partenaire, elles ont souvent un lien intime avec leur victime », explique Thomas Nilsson. Quand la victime est adulte, elle est souvent du sexe opposé à son agresseur. Au contraire, quand la victime est mineure, elle est plutôt du même sexe que l'assassin. 
Lorsque les femmes commettent un meurtre sur un mineur de moins de quinze ans, elles ont recours à l'asphyxie, un mode opératoire peu fréquent chez les tueurs masculins. Les femmes sont également plus susceptibles de se donner la mort après un infanticide. L'étude révèle qu'elles souffrent plus souvent de maladies mentales que les criminels hommes. Enfin, dans la plupart des cas, les femmes ont déjà des antécédents judiciaires avant de devenir des meurtrières.