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Réduction des risques

Sevrage tabagique : plaidoyer d'experts en faveur de la e-cigarette

Par Julie Levallois

Vapoter aide à arrêter de fumer, réduit les risques de mortalité associés au tabac. C’est pourquoi sept experts prennent position en faveur de la cigarette électronique.

Vaping360/Flickr

La cigarette électronique serait-elle menacée aux Etats-Unis ? Sept experts du tabac s’en inquiètent dans la revue Addiction. Ils soulignent une position plutôt défavorable des autorités sanitaires vis-à-vis de ces produits. Pourtant, les preuves disponibles dans la littérature scientifique semblent pencher en faveur de la vape. Ils développent un plaidoyer ferme, dans une optique de réduction des risques liés au tabagisme.

Une position défavorable

Aux Etats-Unis, c’est l’Autorité des aliments et du médicament qui est chargée de réguler la mise sur le marché des e-cigarettes. Elle a plusieurs fois signalé qu’elles pouvaient constituer une « porte d’entrée » vers le tabac. Une vision quelque peu étriquée de la situation, déplore David Levy, de l’université Georgetown (Washington, D.C.) : « Nous pensons que les discussions ont été jusqu’ici dirigées contre la cigarette électronique, ce qui est malheureux car la vision plus générale nous montre que ces produits sont surtout utilisés par des personnes qui fument déjà ou qui sont à risque de le faire. »

Les autorités s’inquiètent particulièrement de l’attrait que peut exercer la vape sur un public plus jeune. A tort : une étude menée à Paris a montré que les jeunes non-fumeurs ne s’orientaient pas vers ce produit. Il a même tendance à réduire le tabagisme dans ce public.

Contre les taxes

Que ce soit aux Etats-Unis, au Canada ou au Royaume-Uni, la chute du nombre de fumeurs a connu une véritable accélération au cours des deux dernières années. Un recul qui coïncide avec l’arrivée sur le marché des cigarettes électroniques. Vapoter pourrait même contrer les effets délétères du tabagisme, ajoutent les auteurs : la mortalité associée au tabac est réduite de 5 % chez ce public.

Les experts qui signent cette étude adoptent donc une position désormais classique : un discours en faveur de la réduction des risques. « Le premier objectif des politiques de contrôle du tabac devrait être de décourager de l’usage du tabac tout en donnant aux fumeurs les moyens de s’arrêter plus facilement, même si cela signifie passer par l’e-cigarette pendant un moment plutôt que d’interrompre toute consommation de nicotine », écrivent-ils. Dans cette optique, réguler le marché et taxer les produits serait contre-productif, puisque cela réservait l’accès des e-cigarettes aux personnes qui en ont les moyens.