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Classé cancérigène probable

Pesticides : les Faucheurs attaquent les rayons de Roundup

Par la rédaction avec Julian Prial

Tout le week-end, des faucheurs ont participé à des actions d’envergure pour dénoncer la toxicité des pesticides et demander le retrait immédiat des produits au glyphosate.

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Les quotidiens régionaux ont fait des actions récentes des Faucheurs leurs choux gras ce week-end. Le Télégramme rapporte en effet des actions militantes à Lorient (Morbihan) et Quimperlé (Finistère) à l'intérieur de plusieurs magasins. Dans ces départements dès vendredi, des volontaires ont donc repéré les produits pesticides à base de glyphosate, puis ont décidé de les sortir des rayons afin de les bomber de peinture sur le sol. Pendant ce temps, un groupe plus restreint distribuait tracts et informations auprès de la clientèle et du personnel. En Bretagne, au total, ce sont dix magasins qui auraient été visités et 300 bidons rendus hors d'usage.

Classé cancérigène probable 

L'objectif de cette action, qui se produisait au même moment sur tout le territoire français, était ainsi d'empêcher la vente de produits contenant du glyphosate, notamment le Roundup, classé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme « cancérogène probable ».
Depuis le 1er janvier, cette molécule n'est plus censée être en vente libre, mais ne devrait se délivrer qu'en comptoir, accompagnée d'une information à l'acheteur.

Mais ces défenseurs de l'environnement veulent aller encore plus loin, ils exigent pour leur part le retrait immédiat du Roundup pour les particuliers et professionnels, un moratoire sur l'importation des OGM, ainsi que l'étiquetage des produits issus d'animaux nourris aux OGM et pesticides.

Glyphosate : l’Europe reporte son vote

Et le débat sur l'utilisation de ce pesticide ne s'arrête pas aux frontières de la France. A Bruxelles il y a quelques jours, les Etats membres de l'Union Européenne et la Commission Européenne, réunis au sein du Comité permanent de la Faune, Flore, et de l’alimentation humaine et animale, ne se sont pas prononcés sur le renouvellement de l’autorisation de ce pesticide, qui arrive à échéance fin juin.
« C’est une petite victoire, même si elle reste relative, se réjouissait François Veillerette, président de l’ONG Générations Futures. Cela nous donnera du temps supplémentaire pour continuer à convaincre de la nécessité d’interdire ce pesticide », ajoutait-il.

L'étude de l'EFSA décriée 

Ce nouveau délai permettra en effet de mettre en exergue les carences de l’étude commandée par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) sur le glyphosate. A contre-courant des conclusions de l’OMS, ces travaux publiés fin 2015 ont montré que le pesticide ne présentait pas de danger pour la santé humaine.
Générations Futures et cinq autres ONG ont porté plainte contre les auteurs de cette étude - à savoir la BfR, l’agence sanitaire allemande - pour « déni des effets cancérogènes du glyphosate ». « Le report de ce vote montre que la position de l’EFSA est de plus en plus critiquée », soulignait François Veillerette.

Le glyphosate reste utilisé pour l’élaboration de quelques 750 produits commercialisés dans une vingtaine de pays.