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Etude de la DREES

Les Français jugent leurs dépenses de santé trop élevées

Par Julian Prial

Dans une étude, les Français se disent satisfaits du système de soins et de leur situation. Néanmoins, ils nourrissent des inquiétudes pour leur avenir et celui de leurs proches.

PFG/SIPA
MOTS-CLÉS :

Les Français toujours mécontents ? Faux ! Dans le dernier baromètre d’opinion de la DREES (1) réalisé par BVA (2), nos concitoyens se disent dans leur immense majorité satisfaits du système de soins et de leur situation personnelle. De quoi faire oublier la 11 ème place à laquelle pointe désormais le système de santé français en Europe...

Près de trois quarts des Français se sentent ainsi en bonne santé, et ils sont en majorité satisfaits de la qualité des soins fournis par les différents acteurs du système de santé.
Dans le détail, neuf sur dix ont confié apprécier « particulièrement » la qualité des soins prodigués par leur médecin généraliste, qui reste le premier interlocuteur en matière d’informations et de conseils sur la santé. Viennent ensuite les infirmiers avec 85 % des personnes interrogées satisfaites, les spécialistes (82 %), puis les dentistes et orthodontistes (81 %).

Hausse de la pauvreté et de l'exclusion

Comme source de mécontentement, six Français sur dix jugent que les dépenses de soins restant à leur charge sont trop élevées. Cette opinion se révèle d’autant plus forte chez les personnes fragiles ou sans complémentaire, ou disposant de faibles ressources.

Autre point important de ce baromètre, les Français dressent un panorama toujours négatif de l’état de la société qu’ils jugent plutôt injuste (76 %). Et la crise économique qui sévit en France depuis 2007 n'est visiblement pas sans conséquence sur leur moral. Près de 90 % d’entre eux estiment que la pauvreté et l’exclusion ont augmenté au cours des dernières années.

Et si huit Français sur dix portent un regard positif sur leur situation personnelle, une grande part exprime des peurs quant à l’avenir. Près de quatre Français sur dix craignent une situation de chômage pour eux-mêmes ou leur entourage. Et autant se considèrent dans une situation dégradée par rapport à celle de leurs parents. 
Ce sentiment de déclassement intergénérationnel est toutefois en baisse par rapport à la période 2010-2014, où il atteignait 47 % ! « Il demeure plus répandu chez les personnes qui jugent leur situation mauvaise (emploi précaire, chômage, faible revenu…) », précisent les enquêteurs.

 

Les femmes pour une augmentation des prestations

Face à ces inquiétudes sur l'avenir, les Français appellent à une plus grande solidarité. Ils sont par exemple beaucoup moins nombreux à souhaiter que les prestations sociales bénéficient aux seuls cotisants, « ce qui marque une rupture avec la tendance des années précédentes », des cinq dernières années même... 
Mais ils sont surtout plus nombreux à soutenir l’universalité des prestations pour l’assurance maladie et les retraites (plus 6 points et 5 points), et à penser que certaines prestations, comme les allocations familiales et l’indemnisation du chômage, doivent être destinées uniquement aux personnes qui ne peuvent s’en sortir seules (plus 13 points et 4 points).

Enfin, les femmes interrogées se montrent plus favorables au maintien et à l’augmentation du niveau des prestations sociales. Elles considèrent plus souvent que les hommes (43 % contre 33 %) que les aides à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle devraient être un objectif prioritaire de la politique familiale, concluent les sondeurs.

(1) Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques

(2) Les données de la vague 2015 ont été collectées entre octobre et décembre, auprès d’un échantillon de plus de 3 000 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans ou plus en France métropolitaine (méthode des quotas). Dans la suite de ce document et pour en faciliter la lecture, le terme « Français » désigne les personnes âgées de 18 ans ou plus interrogées dans le cadre de ce Baromètre vivant en France métropolitaine, qu’elles soient de nationalité française ou non.