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Des substances chimiques à bannir des cosmétiques pour bébés

Par Philippe Berrebi

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Ils sont vendus en grande surface, en parapharmacie et même en pharmacie et comportent des substances chimiques potentiellement dangereuses ou allergènes pour l’Homme. Pire, ces produits cosmétiques concernent les bébés. Shampooings, lingettes et autres lotions ont été passés au crible par l’ONG Women in Europe for a Common Future (WECF) (1) qui a analysé les études scientifiques de l'Union européenne (2) et de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Au total, 341 produits répertoriés en fonction du "risque élevé", "modéré", "faible ou non identifié" des ingrédients qui les composent.

Les résultats de ce travail, publiés par l’AFP et relayés par de nombreux sites d’informations, révèlent que 299 produits contiennent des composants à "risque élevé". Parmi eux, la méthylisothiazolinone (MIT) déjà épinglée en 2012 par la Société française de dermatologie pour provoquer des irritations et des eczémas.
Des huiles minérales issues de la chimie du pétrole et de l'EDTA, agent irritant présent dans les produits moussants, ont été retrouvés dans 181 produits.

WECF demande « l'interdiction des trois ingrédients à risque élevé dans tous les cosmétiques destinés aux enfants de moins de trois ans ». Car, à cet âge, la peau est particulièrement fragile. « Son pH est neutre durant les premières semaines et elle n'est pas encore protégée par le film hydrolipidique qui met les cellules à l'abri des influences extérieures. Elle est aussi plus perméable que celle de l'adulte, car les cellules de l'épiderme ne sont pas encore suffisamment soudées les unes aux autres, rappelle Elisabeth Ruffinengo, l’une des responsables de WECF.

Ce constat est d’autant plus inquiétant que nombre de ces substances se retrouvent dans les lingettes. Sans doute l’élément le plus utilisé pour la toilette des bébés !

 

(1) WECF représente 150 organisations environnementales et féminines dans 50 pays.

(2) Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (SCCS).

 

Première publication : le 15 février 2016